Intervention de Didier Marginèdes

Réunion du 8 février 2017 à 9h30
Commission des affaires économiques

Didier Marginèdes, vice-président de Blue Solutions, groupe Bolloré :

La filiale Blue Solutions s'occupe de l'ensemble des projets utilisant les développements dans les batteries au sein du groupe Bolloré. Le groupe Bolloré a dépensé pratiquement 3 milliards d'euros pour le développement de solutions de mobilité propre.

Nous avons été pionniers dans le développement de l'autopartage qui a permis, dans un certain nombre de villes, d'installer des bornes de charge. À Paris, nos 6 300 points de charge sont largement utilisés par les tiers, car ce réseau est accessible à tous les véhicules. Nous avons également développé ces solutions à Bordeaux et à Lyon – nous avons 500 points de charge dans cette ville – qui utilisent de l'énergie verte.

Par ailleurs, nous avons développé des bornes de charge lente pour moduler la charge et éviter la saturation du réseau due aux appels de puissance.

Aujourd'hui, nous avons installé à peu près 7 500 bornes en France. L'objectif du groupe est de porter ces technologies dans le monde entier. Nous avons remporté un projet à Singapour pour 1 000 voitures et 2 000 points de charge, suite à un appel d'offres mondial auquel treize concurrents ont participé, et nous avons également signé à Los Angeles. Cela démontre l'intérêt de nos solutions.

Nous avons également travaillé au développement de bus électriques, et nous avons été retenus par la RATP pour développer la première ligne 100 % électrique, de Porte de Clignancourt à la place de l'Étoile. Nous espérons participer activement au remplacement des 4 500 bus existants par des bus électriques.

En clair, la mobilité est au coeur de nos préoccupations, et nous y avons investi des sommes importantes.

S'agissant des bornes de recharge, nous sommes, dans certaines communes, en concurrence avec des investissements financés via l'ADEME, alors même que nous n'avons pas accès à cette aide. Les investissements en jeu sont très lourds et difficiles à rentabiliser pour les industriels, puisque l'accès doit demeurer libre pendant les deux premières années. Cela représente un coût initial important – en argent et en temps – impossible à justifier. C'est ce qui explique les retards que nous avons pris concernant l'installation des bornes que nous devions installer dans le cadre de notre grand projet. Nous n'abandonnons pas cette idée, néanmoins, car il faut bâtir un réseau, mais celui-ci doit aussi être conçu en fonction de l'évolution de l'autonomie des véhicules et de la vitesse de recharge des batteries. On entend désormais parler de recharges à 100 voire 130 kilowatts, ce qui implique des coûts considérables en termes d'installation et de transport de la puissance ; de plus, de telles recharges peuvent sévèrement dégrader les batteries.

Il faut donc envisager un juste milieu entre les recharges rapides installées sur les voies principales et les recharges de véhicules à forte autonomie qui, au contraire, se feront pour l'essentiel à domicile et au travail. À ce stade, il nous est donc difficile de nous engager sur des investissements lourds par rapport aux engagements consentis il y a quelques années, compte tenu de l'évolution technologique des batteries et de l'évolution des usages des véhicules.

Nous avons largement participé au développement du véhicule électrique à Paris. Rappelons que BMW a fait la promotion de son véhicule i3 en signalant qu'il pouvait se recharger sur les bornes Autolib'. Nombreux sont aujourd'hui les automobilistes qui se rechargent sur notre réseau, ce qui pose parfois problème aux utilisateurs d'Autolib', certaines stations étant indisponibles car d'autres véhicules électriques les utilisent. Dans le quartier de la Bourse à Paris, par exemple, un véhicule de La Poste se gare tous les soirs sur une place Autolib' et y reste toute la nuit. Autrement dit, nous servons aussi plusieurs acteurs importants.

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