Intervention de Nicolas Dhuicq

Séance en hémicycle du 21 février 2017 à 15h00
Reconnaissance et poursuite des crimes perpétrés en syrie et en irak — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dhuicq :

Qui parlera des intérêts du Qatar et de l’Arabie Saoudite en Syrie ? Qui parlera du gazoduc ? Qui parlera des causes réelles de cette guerre ? Qui parlera ici de l’avenir de la civilisation, de Palmyre détruite par les impies et les incultes, parmi lesquels vous voulez faire un tri entre bons et mauvais rebelles, entre bons et mauvais islamistes ? Al-Nosra, Al-Qaïda : c’est le même combat, le même obscurantisme, la même volonté d’anéantir l’homme et la culture.

En effet, je le répète, l’armée syrienne arabe se bat là-bas pour la culture et pour la civilisation, et nous avons intérêt à ce qu’elle remporte cette guerre. Pourquoi les journalistes ne peuvent-ils plus se rendre à Idlib ? Que s’y passe-t-il aujourd’hui ? Qui s’y rendra pour dire la vérité sur ces prétendus rebelles modérés ? L’armée syrienne libre applique elle aussi la charia là où elle arrive.

S’agissant de l’utilisation du gaz, il suffit de connaître un minimum d’histoire militaire pour comprendre que son premier adversaire, c’est le vent. Qui vous parlera ici des missiles MILAN – missile d’infanterie léger antichar – dont Al-Nosra se prétend utilisatrice ? Qui vous parlera de ces obus de mortier français, de ces roquettes d’hélicoptère françaises, alors que nous sommes quelques-uns à avoir reçu les roquettes modérées d’Al-Nosra à Alep ?

J’ai honte pour mon pays, parce que la France a abandonné la Syrie. La France a abandonné ce grand peuple. La France a abandonné la liberté. Il suffirait pourtant de peu de chose. Vous parlez de la désorganisation du système de santé, mais pourquoi ne pas lever l’embargo absurde et stupide à cause duquel les médecins ne peuvent plus entretenir les scanners, les couveuses, les appareils de radiographie, les bistouris électriques, et qui conduit le peuple syrien à la misère, laquelle est le premier ennemi ? C’est la première chose que vous auriez dû faire !

La Syrie doit par ailleurs absolument recouvrer son intégrité territoriale et sa souveraineté ; il ne doit pas y avoir de fédéralisation de la Syrie ! Nous avons tous intérêt à ce que la Syrie redevienne souveraine et libre, et j’espère qu’à cet égard la France retrouvera une vraie voix, une vraie diplomatie, une vraie présence.

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