Intervention de Daniel Lenoir

Réunion du 8 février 2017 à 16h15
Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Daniel Lenoir, directeur général de la Caisse nationale des allocations familiales :

C'est vrai,les CAF aident, principalement sous forme de financement des dispositifs d'aide à la parentalité ou encore d'aide à la création de places de crèche, etc. Mais, sauf exception, ce n'est pas nous qui en avons l'initiative mais les municipalités ou les partenaires associatifs. Il y a eu un trou d'air en 2014 en ce qui concerne les places de crèches, car, tout de suite après la signature de la COG au mois de juillet, on est entré dans la préparation des élections municipales. Je pense qu'il y aura également un trou d'air en 2016, en raison des problèmes budgétaires des municipalités, mais il est encore trop tôt pour le dire.

Nous sommes en train de faire un bilan qualitatif des dispositifs d'aide à la parentalité qui peuvent être des réseaux d'écoute, des lieux d'accueil, etc. – un autre bilan avait été fait par le Haut Conseil de la famille (HCF). Nous aidons ces dispositifs sur la base des crédits du Fonds national d'action sociale. La COG actuelle avait prévu un doublement des crédits et l'on est passé effectivement de 50 à 100 millions. En outre, j'ai obtenu, à la fin de l'année 2016, un ou deux millions supplémentaires, parce que ces dispositifs ont eu un tel succès que l'enveloppe prévue était insuffisante. Il est encore trop tôt pour faire un bilan quantitatif, mais ce qui est sûr, c'est que qualitativement cela répond à une demande.

Dans les situations de séparations, la médiation est aussi un dispositif d'aide à la parentalité : elle permet que la séparation se fasse à l'amiable, y compris en ce qui concerne la fixation du montant de la pension alimentaire, sans être obligé de passer devant le juge.

Un autre rapport du Haut conseil, effectué il y a deux ans, a montré que le dispositif de médiation était plébiscité par ceux qui y ont eu recours, mais que peu de familles ont eu recours à la médiation en cas de séparation. Nous avons largement développé ces dispositifs de médiation. Un autre dispositif que nous avons mis en place dans le cadre de la GIPA est intitulé « Être parents après la séparation » – je préfère le terme de coparentalité utilisé par les Québécois. Il permet de préparer les deux parents, celui qui a la garde de l'enfant et celui qui ne l'a pas, à continuer à être parents séparément, mais ensemble, si je puis dire. Chaque année, 750 personnes ont recours à ce dispositif qui est développé dans 63 départements.

Il existe d'autres dispositifs, comme les lieux d'accueil et d'écoute des parents (LAEP), issus des travaux de Françoise Dolto dans les années soixante-dix, ainsi que les réseaux d'écoute par téléphone. J'ai demandé à un chercheur qui travaille à l'école de santé publique de Rennes de procéder à une évaluation qualitative, quantitative, mais aussi scientifique, de ces dispositifs pour mieux en appréhender l'utilité. En tout cas, ce qui est sûr c'est que ces dispositifs correspondent à un besoin. Nous les proposons également aux parents qui sont confrontés à des phénomènes de radicalisation d'adolescents.

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