Intervention de Axel Poniatowski

Réunion du 12 novembre 2013 à 16h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAxel Poniatowski :

Personnellement, je ne vois pas comment nous pourrions approuver cette loi de programmation militaire. Elle acte un formidable décrochage de notre puissance militaire. La défense représente aujourd'hui 1,5% du PIB et on se dirige vers un taux de 1,3% en 2019, ce qui est un affaiblissement considérable. A terme, on va vers 1% du PIB, ce que nous reprochons collectivement à l'ensemble des pays de l'Union européenne. A ce niveau de moyens, nous ne sommes pas en mesure d'assurer notre défense or c'est le bras armé d'une politique étrangère digne de ce nom et nous vivons aujourd'hui dans un monde de plus en plus dangereux et instable. Diminuer ainsi les moyens alloués à la défense parait être une politique dangereuse à terme pour notre pays.

On sait bien que l'armée est essentiellement utilisée aujourd'hui non pour la défense de notre territoire mais pour les opérations extérieures. Or, je doute qu'avec des moyens tels que ceux décrits dans cette LPM nous puissions soutenir, à moyen terme, deux opérations extérieures de la France. Cela me parait improbable lorsque l'on voit la liste des équipements prévus. Je pense, par exemple, au nombre d'hélicoptères. On sait qu'ils sont en nombre insuffisants aujourd'hui et qu'ils seront encore moins nombreux en 2019. Cette loi m'inquiète beaucoup. Je pense que les arbitrages au niveau global du budget de la France ne vont pas dans le bon sens et, en tant que commissaire des affaires étrangères, je suis très inquiet par cette évolution, ou plutôt par cette diminution, des moyens alloués par la France à la défense.

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