Intervention de Jérôme Léonnet

Réunion du 19 mai 2016 à 11h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Jérôme Léonnet, chef du service central du renseignement territorial, SCRT :

Le FSPRT gère 13 000 signalements, ce qui correspond à l'intégralité de ceux recensés par l'UCLAT depuis le printemps 2014. Le RT est le chef de file dans 3 600 dossiers. Les autres cas sont suivis par les services de sécurité, sociaux, associatifs et de l'Éducation nationale présents autour de la table de la réunion hebdomadaire, présidée par le préfet et où l'on évalue et répartit les profils et où rend compte de leur suivi.

L'intérêt de ce dispositif local, consacré par la création de l'EMOPT, est d'amener le préfet à piloter personnellement l'évaluation de tous les dossiers de son département. Devant la progression du phénomène, il était nécessaire de savoir quel service traitait quelle question afin de vérifier que tout était couvert : là réside la plus-value de l'EMOPT.

Les 3 600 individus suivis par le RT ne méritent pas tous une attention soutenue. Quant aux 700 à 800 les plus radicaux, l'effectif de 2 350 personnes du SCRT ne nous permet d'assurer que moins d'une dizaine de dispositifs de surveillance active au même moment. Cependant, le suivi s'effectue également grâce à l'ensemble des relais dont nous disposons. Si une personne radicalisée vient de sortir de prison, est proche de milieux délinquants et développe une attitude inquiétante qui le place dans le vivier des 700 à 800 individus, on demande à la brigade anti-criminalité (BAC) de prendre attache avec ses contacts habituels pour connaître l'évolution de la personne. On développe également des systèmes de sonnettes avec son milieu professionnel ou familial. Une femme a récemment signalé que son mari sortant de prison était dangereux ; on a travaillé avec elle jusqu'au moment où on a vu que l'on pouvait lever le doute avec lui. On les a rencontrés ensemble et on s'est aperçu que le cas de cet individu relevait plutôt de la médecine. On a donc d'abord compté sur ce premier atout qu'est le contact avec la personne qui signale une menace. Les capacités du RT sont avant tout dédiées aux cas très lourds, sur lesquels on travaille avec la DGSI et la PJ.

Monsieur Grouard, je suis tout à fait d'accord avec vos propos sur les maires. Quand je reçois un chef RT qui prend son poste, je lui demande d'aller voir le maire, interlocuteur le plus important avec le préfet et le procureur de la République.

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