Intervention de René Bailly

Réunion du 26 mai 2016 à 9h30
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

René Bailly, directeur du renseignement à la préfecture de police de Paris :

Il est certain que nous faisons face, depuis 2015, à une nouvelle forme de terrorisme. Nous avions été, en 1994-1995, confrontés à des commandos venus de l'étranger pour s'installer quelque temps dans la clandestinité sur le territoire et frapper la France. Désormais, près des trois quarts des auteurs d'attentats, voire davantage, sont des nationaux. Certains d'entre eux, mais pas tous, sont allés suivre une semaine d'entraînement, au Yémen ou dans la zone irako-syrienne. C'est une nouvelle forme de menace et d'action, dont il faut tenir compte et qui interpelle.

À l'exception de Sid Ahmed Ghlam et Yassin Salhi – l'auteur du crime de Saint-Quentin-Fallavier –, les individus qui ont frappé le pays depuis janvier 2015 étaient pratiquement tous connus pour des faits antérieurs : non pas des faits de radicalisation, mais de petits délits de droit commun, c'est-à-dire des activités relevant plutôt de la police judiciaire que de la lutte anti-terroriste et du monde du renseignement. Nous devons donc porter notre attention aujourd'hui, un peu comme avant-hier mais surtout comme demain, sur les individus que nous surveillons, que nous voyons progresser et qui réunissent ces deux critères – de petits voyous qui ne sont d'ailleurs pas obligatoirement issus de Seine-Saint-Denis, puisque les frères Kouachi habitaient les Hauts-de-Seine.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion