Intervention de Olivier de Mazières

Réunion du 23 mai 2016 à 14h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Olivier de Mazières, chargé de l'état-major opérationnel de prévention du terrorisme, EMOPT :

Il semble que oui. D'autant mieux d'ailleurs que dans ma précédente affectation en Corse, j'ai été amené à travailler avec eux. Je n'ai eu qu'à me féliciter du travail remarquable de la DNRED, qui tient certes à ses moyens d'investigation, mais aussi à la qualité de ses hommes. En tout état de cause, même si ce service n'accède pas au fichier aujourd'hui, il est susceptible d'être associé au travail local. Rien ne s'oppose à ce que les représentants des directeurs régionaux ou interrégionaux des douanes participent, comme la DPSD et l'administration pénitentiaire, aux groupes d'évaluation que président les préfets dans les zones frontalières ou ailleurs. C'est possible, sans qu'il soit nécessaire de faire évoluer le FSPRT. Ce fichier, j'insiste sur ce point, est un outil : ce n'est pas toute la réforme du 1er juillet.

Est-ce qu'à terme, une approche interministérielle serait pertinente ? Bien sûr, et je n'y verrais que des avantages. Depuis dix mois que l'EMOPT existe, notre travail a consisté en priorité à favoriser le bon échange de pratiques et de renseignements, et le décloisonnement entre les services du ministère de l'intérieur. Le niveau d'implication de la DGSI et du Service central du renseignement territorial, dont le rôle était assez profondément remis en cause– comme celui de la gendarmerie, même si c'est d'une manière différente – a été remarquable.

S'agissant de l'éventuelle superposition des structures, je vous ferai deux réponses.

La première est qu'en l'occurrence, je reste à ma place : le ministre de l'intérieur a décidé de créer un état-major opérationnel de prévention du terrorisme, et m'a fait l'honneur de me nommer à la tête de ce dispositif. Je n'ai aucune légitimité politique pour décider de la manière dont doit être organisée l'administration. Donc, si le Gouvernement a considéré qu'il y avait une place pour l'EMOPT et pour l'UCLAT, j'en prends acte. D'ailleurs, et très honnêtement, il y a assez de travail pour tout le monde. Celui que nous assurons nous occupe à 100% et s'agissant de l'activité de l'UCLAT, je n'ai pas le sentiment qu'elle chôme non plus.

Le coeur de notre métier, à l'EMOPT, c'est le réseau local territorial et, notamment, le lien avec les préfets. À cet égard, les retours que j'ai me laissent penser qu'ils sont satisfaits d'avoir un référent identifié, à qui ils peuvent faire remonter leurs desiderata, leurs demandes d'arbitrage et les signalements qui leur posent problème.

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