Intervention de Michel Piron

Réunion du 7 octobre 2014 à 16h00
Commission d'enquête sur l'exil des forces vives de france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Piron :

J'ai été étonné d'entendre des défenseurs de l'économie dite circulaire faire l'apologie de la mondialisation.

Ce n'est pas la mobilité qui se trouve en cause, mais sa nature ! La mobilité voulue diffère de celle qui est subie. Sergio Coronado citait tout à l'heure l'exemple de l'Espagne, où 54 % des jeunes sont au chômage et où la mobilité apparaît bien davantage contrainte que souhaitée ; on peut également ranger le Portugal et l'Italie – où 44 % de la population active de moins de 25 ans est au chômage – dans cette catégorie. Ne jouez pas sur la confusion : nous ne sommes pas des ennemis de la mobilité, mais nous constatons l'existence d'un phénomène de mobilité subie.

Quelles sont les raisons de cette situation ? La fiscalité joue un rôle évident, mais il existe d'autres raisons qu'il convient de déterminer.

J'ai été sensible à l'exposé exemplaire d'Étienne Blanc, élu d'une région frontalière. Comment ne pas être ébranlé par les chiffres qu'il a présentés sur la disproportion entre le nombre de nos compatriotes frontaliers allant travailler à l'étranger et celui des étrangers frontaliers effectuant le chemin inverse ?

J'ai recensé sept ou huit propositions qui visent à améliorer notre capacité de diagnostic sur ces sujets. Je ne suis pas ennemi d'un peu plus de lumière, mais ce rapport fait l'impasse sur les deux interrogations essentielles : reconnaît-on l'ampleur de la mobilité subie ? Quelles en sont les causes ? De ce fait, je voterai contre l'adoption de ce rapport.

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