Intervention de Patrick Calvar

Réunion du 24 mai 2016 à 18h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Patrick Calvar, directeur général de la sécurité intérieure, DGSI :

Vous vous souvenez que dans le passé, on avait mis au jour des projets visant à récupérer dans les poubelles un ensemble de produits radioactifs d'origine hospitalière et dont l'assemblage aurait permis la création d'une bombe sale. On a arrêté plus tard, aux États-Unis, un individu qui avait conçu un tel projet. C'est donc un projet que les islamistes ont toujours eu en tête. Par ailleurs, le groupe islamique armé (GIA), à la même époque, effectuait des recherches sur la ricine. Ne pouvant, à l'aide de cet agent biologique, tuer beaucoup de personnes en même temps, il s'agissait de créer un effet de panique en enduisant de ricine les poignées des portières des véhicules afin que les personnes ainsi contaminées en meurent. L'effet médiatique aurait été désastreux. D'autres recherches sur le sujet ont été menées dans la vallée de Pankissi, en Géorgie, puis dans le Nord de l'Irak. Les islamistes ont donc, j'insiste, toujours marqué leur intérêt pour ce type d'armes.

La différence avec aujourd'hui est qu'ils ont acquis en la matière une capacité quasi-industrielle. En tout cas, ils ont récupéré ce dont disposait l'armée de Saddam Hussein ou l'armée de Bachar el-Assad et ils n'hésitent pas à l'utiliser sur le terrain. S'ils en ont l'opportunité, ils vont exporter ces armes. La vraie difficulté pour eux est d'y parvenir, notamment à cause de la dangerosité des produits en question. Aussi, pour l'heure, en restent-ils à des attaques basiques et, comme vous, je suis persuadé qu'ils passeront au stade des véhicules piégés et des engins explosifs, et qu'ainsi ils monteront en puissance.

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