Intervention de Patrick Calvar

Réunion du 24 mai 2016 à 18h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Patrick Calvar, directeur général de la sécurité intérieure, DGSI :

Soi-disant je suis un vétéran de la guerre froide et, pour ceux qui l'ignorent, je rappellerai que je me consacre à l'antiterrorisme depuis 1993. Je suis devenu un aficionado des nouvelles technologies – même si je n'ai aucun diplôme technique en la matière. En réalité, peu importe la méthode avec laquelle vous obtenez le renseignement. Ce qui compte ensuite, c'est votre capacité à l'analyser et à l'exploiter.

Il n'en est pas moins vrai qu'on ne peut pas, aujourd'hui, ne pas prendre en compte l'évolution du numérique. Nous devons donc investir en la matière. Vous verrez que l'évolution en cours posera demain de nombreux problèmes démocratiques tant s'élargira le fossé, déjà grand, entre les élites politiques et administratives et les élites scientifiques. On ne comprend pas la vitesse à laquelle va le progrès – même si les avancées de la médecine, par exemple, nous en donnent une idée. Vous verrez que les bouleversements seront profonds.

Mais, encore une fois, non, nous ne sacrifions absolument pas le renseignement humain, même si, dans certaines zones, vous aurez beaucoup de mal à en avoir. De même, il faut anticiper en matière d'interception et de déchiffrement. Nous aurons, un jour ou l'autre, un bras de fer avec les opérateurs et pas seulement les opérateurs américains – le principal réseau utilisé par les terroristes, Telegram, est russe. Je ne donnerai pas de chiffres, certes, mais je puis vous assurer que nous menons de nombreuses opérations avec des sources humaines. Seulement, nous préférons la confidentialité, du fait de notre culture du secret.

Pour ce qui est de la nuit du 13 au 14 novembre, nous avons immédiatement pointé la responsabilité d'Abaaoud du doigt.

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