Intervention de Patrick Calvar

Réunion du 24 mai 2016 à 18h00
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Patrick Calvar, directeur général de la sécurité intérieure, DGSI :

Le renseignement a acquis des lettres de noblesse démocratiques. La loi relative au renseignement a donné sa légitimité à l'action, la délégation parlementaire au renseignement exerce son contrôle, ainsi que les commissions auxquelles vous appartenez.

Nous avons, pour notre part, tendance à superposer les structures, à les remettre en cause, à changer les procédures. Néanmoins, j'y insiste, nous avons accompli une vraie révolution depuis 2007.

Je ne crois pas à l'idée d'une commission indépendante. En France, nous avons la délégation parlementaire au renseignement, indépendante par nature puisqu'elle ne relève pas du pouvoir exécutif et qu'elle exerce le contrôle du pouvoir législatif sur les activités de renseignement. Nous sommes sans doute allés suffisamment loin dans la réforme et sa mise en oeuvre, qui se poursuit, est loin d'être achevée. Il ne faut pas vouloir en permanence détricoter ce qui existe.

Ensuite, à chaque fois que quelque chose se passe, il convient de procéder à une analyse, j'y insiste, sans esprit polémique ou partisan. Or on a un peu de mal à le faire dans ce pays.

Il conviendra, à l'avenir, de rapprocher le monde académique du monde opérationnel. En effet, les difficultés que nous vivons ne seront pas résolues par les seuls moyens sécuritaires, aussi faudra-t-il mettre autour de la table des personnalités provenant d'horizons très divers afin que de leur dialogue se dégage une vision commune.

Voilà trente-neuf ans que j'exerce ce métier : je pense que l'Europe est en très grand danger ; on ne perçoit pas la montée de la colère et on ne voit pas venir l'affrontement entre communautés qui risque d'être brutal.

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