Intervention de Antoine Grassin

Réunion du 13 novembre 2013 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Antoine Grassin, Directeur général de Campus France :

Je tiens à commencer mon intervention en vous livrant une information qui ne date que de quelques jours. Selon les données actualisées du classement de l'Unesco des pays en fonction du nombre d'étudiants internationaux qu'ils accueillent, la France a retrouvé son troisième rang en rattrapant l'Australie qui a, entre-temps, perdu du terrain. Les données de l'OCDE, qui sont différentes en valeur absolue, révèlent la même progression, puisque la France passe, selon celles-ci, de la cinquième à la quatrième place. Nous sommes dans un contexte dynamique.

Les trois premiers objectifs stratégiques de Campus France correspondent aux missions fondamentales de l'établissement : assurer la valorisation et la promotion des formations supérieures françaises à l'étranger, l'accueil et l'accompagnement en France des étudiants étrangers, en particulier des boursiers étrangers, ainsi que le suivi régulier et l'animation des réseaux des anciens étudiants étrangers.

Ces objectifs sont déclinés en différents sous-objectifs.

Nous nous efforçons, en matière de promotion à l'étranger des études en France, de concentrer nos actions sur les opérations les plus pertinentes. Un des indicateurs de performance retenus traduit la répartition, par catégories, entre grandes écoles et universités, des établissements français participant aux manifestations organisées par Campus France, l'objectif clairement assigné par les deux ministères de tutelle étant d'y rendre plus présentes les universités – la participation des grandes écoles est actuellement la plus forte. Un indicateur devra également traduire le taux de satisfaction des établissements participant à ces manifestations, taux que nous renseignons par sondage à l'issue de celles-ci. Un autre indicateur concerne le nombre de rendez-vous individuels, certaines de ces manifestations étant conçues comme une aide au recrutement, non seulement dans les grandes écoles, comme c'est le cas en Inde ou en Chine, mais également dans les écoles doctorales : ces jours-ci – les 11, 12 et 13 novembre –, se tient à Sao Polo et à Rio de Janeiro un salon d'études doctorales auquel quatre-vingt-treize étudiants brésiliens se sont inscrits pour rencontrer les treize écoles doctorales qui se sont déplacées.

Nous produisons également des outils, notamment de la documentation en ligne ou sur support papier, qui vise à valoriser l'offre et à permettre aux étudiants étrangers de mieux se repérer dans un paysage qui demeure touffu en dépit des efforts radicaux entrepris par Mme Geneviève Fioraso, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, pour simplifier les intitulés.

Un autre sous-objectif vise à assurer des actions d'information et de conseil en direction des établissements d'enseignement supérieur français. Ce point a fait débat lors du passage du GIP à l'EPIC, dans la mesure où un établissement public a une gouvernance plus structurée qu'un GIP : les conférences d'établissements ont eu le sentiment de ne plus être les acteurs de ce dispositif. C'est pourquoi a été créé le Forum Campus France, dont sont membres de droit les établissements d'enseignement supérieur qui soutiennent l'action de Campus France et qui comptent sur nous pour leur projection internationale. Nous voulons assurer la croissance de ce forum qui regroupe aujourd'hui 289 établissements. Un indicateur concerne également les activités du forum : réflexions en commissions thématiques et manifestations diverses.

À la fin du mois de novembre, Campus France permettra aux établissements d'enseignement supérieur de rencontrer à Paris un nombre important d'espaces Campus France – nos antennes à l'étranger –, avec lesquels ils pourront commencer de nouer des projets. Les indicateurs s'attacheront à traduire non seulement le nombre de rendez-vous mais également la satisfaction des établissements à l'issue de ces rendez-vous.

L'accueil des étudiants étrangers en France et l'amélioration de leur accompagnement constituent le deuxième grand objectif.

La mise en place d'un système d'information partagé avec le CNOUS visera à faciliter l'accueil dans les résidences universitaires des étudiants étrangers boursiers. Dans le cadre d'un accord signé avec le CNOUS, Campus France a accès à un parc de résidences universitaires. Il convient d'améliorer la communication, qui n'est pas toujours fluide, pour renseigner en temps réel les étudiants étrangers.

Un autre sous-objectif novateur vise à aider à la constitution de guichets uniques d'accueil pilotés par les établissements. Campus France a des prestations à offrir en la matière, notamment parce que nous sommes les premiers à contacter l'étudiant étranger avant qu'il n'arrive en France. Nous pouvons avant même son arrivée lui indiquer les adresses utiles. Les deux indicateurs adossés à ce sous-objectif opérationnel sont le nombre de guichets uniques impliquant Campus France – nous avons commencé de nous impliquer cette année à titre expérimental – et la réalisation d'une cartographie des guichets d'accueil d'étudiants étrangers en France – toutes les expériences existantes ne sont pas identiquement labellisables. Il conviendra également de développer des services en direction des étudiants étrangers notamment en termes d'hébergement, d'ouverture d'un compte bancaire ou de partenariats régionaux.

Par ailleurs, Campus France n'a pas vocation à travailler de manière isolée : il lui faut développer des synergies, notamment avec le réseau Euraxess pour l'accueil des chercheurs étrangers.

Nos outils de suivi des étudiants étrangers sont parcellaires et mal coordonnés. Certaines ambassades ont déjà mis en place des outils informatiques perfectionnés pour suivre au moins de manière statistique le nombre d'étudiants étrangers ayant fait leurs études en France comme boursiers – le Maroc, la Chine et l'Égypte notamment. Malheureusement, ces systèmes sont cloisonnés. C'est pourquoi nous nous sommes donné l'ambition, à la demande du ministre des affaires étrangères, de construire une plate-forme internet mondiale dédiée au suivi des étudiants étrangers. Nous livrerons l'outil technique au printemps 2014 – le cahier des charges, qui implique notamment les établissements d'enseignement supérieur, est en cours – et le testerons sur une dizaine de pays. Ce dispositif devra fonctionner comme un réseau social plutôt que comme une base de données, ce qui suppose de prévoir une animation pour inciter le plus grand nombre possible de partenaires, notamment les entreprises, à le rejoindre.

S'agissant du quatrième objectif stratégique, qui est d'ordre économique, la convention nous incite à améliorer l'efficience de la gestion de Campus France, qu'il s'agisse notamment de la politique de promotion ou de la gestion des bourses du gouvernement français et des autres programmes de bourses. Les indicateurs concernent la présentation des établissements, le volume des coûts de structure et les tarifs de gestion.

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