Intervention de Laurent Grandguillaume

Séance en hémicycle du 12 février 2013 à 21h45
Séparation et régulation des activités bancaires — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Grandguillaume :

Ce projet de loi s'attaque véritablement à la spéculation financière qui, dans un tourbillon international, dans la multitude des excès, nous a menés à la crise mondiale de 2008, de l'affaire Madoff aux parachutes dorés.

Cette crise n'est peut-être pas derrière nous, d'ailleurs, comme l'a souligné notre excellent collègue Dominique Lefebvre dans une tribune publiée aujourd'hui, car l'encours total des produits dérivés s'élèverait à 708 000 milliards de dollars, n'en déplaise à l'opposition dont l'échec a été patent. Il est d'ailleurs parfois bon de faire quelques rappels, tant nos collègues semblent frappés d'une profonde amnésie.

Après M. Lellouche, à mon tour de faire quelques citations : « Les ménages français sont aujourd'hui les moins endettés d'Europe [...] Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement. Il faut réformer le crédit hypothécaire. Si le recours à l'hypothèque était plus facile, les banques se focaliseraient moins sur la capacité personnelle de remboursement de l'emprunteur et plus sur la valeur du bien hypothéqué. » Ces mots sont de celui que vous avez soutenu sans retenue, sans recul, vous laissant parfois porter par ses idées les plus réactionnaires. Vous aurez bien sûr reconnu Nicolas Sarkozy qui défendait tout simplement pour la France la mise en place des subprimes à l'aube de la crise.

Finalement, la crise aura eu comme seul bienfait de nous faire échapper à vos expériences financières d'apprentis sorciers, car vous avez dû faire machine arrière. Vous vous êtes ensuite autoproclamés pourfendeurs de la finance, un peu comme des pompiers pyromanes qui auraient perdu leur boussole, celle de l'hyperlibéralisme que vous avez rapidement retrouvée, vous qui défendez tant l'ordre naturel.

Il s'agit donc bien aujourd'hui, à travers ce projet courageux, de moraliser la finance sur le plan national. Nous sommes précurseurs en Europe. Depuis vingt ans, aucun gouvernement n'est allé aussi loin pour réformer durablement le monde de la finance.

Ce projet créé de nouvelles obligations pour les banques et les assurances et protège les épargnants. Il sépare les activités spéculatives de celles qui sont utiles à l'économie afin que les citoyens ne soient plus les victimes collatérales des activités à haut risque des banques.

Alors, reconnaissez au moins le courage du Gouvernement qui s'est engagé sur la voie de la réforme …

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