Intervention de Marie-Anne Chapdelaine

Séance en hémicycle du 18 février 2013 à 21h30
Élection des conseillers départementaux des conseillers municipaux et des délégués communautaires et modification du calendrier électoral — Discussion générale commune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Anne Chapdelaine :

Ainsi, notre ambition de faire vivre la démocratie locale ne peut faire l'économie de dérogations à un découpage uniquement fondé sur la population. Cela nous paraît cohérent, dans la mesure où notre proposition veut offrir un souffle nouveau à la démocratie locale. Redéfinir un canton, c'est construire une logique en termes d'aménagement du territoire et de projets collectifs, lesquels seront portés par ses deux élus.

Le projet de loi répond donc à une double exigence d'équité et de justice : équité dans l'obligation de représentativité des élus, grâce notamment à la parité ; justice par la prise en compte des logiques de gouvernance territoriale et des intercommunalités.

Nous sommes tout à fait conscients, et fiers, d'établir et d'imposer, grâce au nouveau mode de scrutin binominal, la parité dans les conseils généraux. Nous savons que cela ne se fera pas sans mal et qu'il y aura des résistances. Pourquoi en serait-il autrement, alors que, dans notre assemblée, le principal groupe de l'opposition compte vingt-sept femmes parmi ses 194 membres, soit 14 % ? Pour le groupe SRC, qui compte 35 % de femmes, l'égalité des droits ne s'arrête pas aux portes du Parlement. Il est ironique de constater que l'idée de l'altérité homme-femme, dont l'opposition a usé ces dernières semaines, a, somme toute, peu trouvé sa place dans ses propres rangs. Quant à nous, lorsque nous parlons d'égalité et de pluralité, nous passons aux actes, en cohérence avec nos discours, tout en sachant que nous heurterons des habitudes et des conservatismes.

C'est notre choix et notre responsabilité d'affronter le défi du désenchantement démocratique. Il ne tient qu'à nous de reconstruire le lien qui devrait unir chaque Français à la République, faute de quoi le fossé entre la société et ses lois continuera de se creuser.

La société, c'est la France des territoires, c'est la France de la diversité, c'est la France des citoyens.

La loi, c'est celle de la reconnaissance de ce fait, celle de la reconnaissance d'une moitié féminine du corps social longtemps ignorée. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion