Intervention de Philippe Goujon

Séance en hémicycle du 12 mars 2013 à 15h00
Refondation de l'école de la république — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Goujon :

Vous creusez également les inégalités territoriales, et donc sociales, car rien n'indique comment seront organisées les activités périscolaires dans les communes dépourvues de centres de loisirs où, au sein d'une même classe, devront cohabiter les activités pédagogiques complémentaires assurées par les enseignants pour les élèves en difficulté et les activités périscolaires organisées par les personnels municipaux.

Ainsi, les activités gratuites assurées durant l'heure et demie quotidienne de temps scolaire dégagé représenteront un surcroît de travail pour les enseignants, sans compensation salariale puisque vous n'avez pas poursuivi l'effort de revalorisation de la condition enseignante engagé par le précédent Gouvernement.

Les équipements culturels et sportifs sont très souvent saturés, notamment à Paris, et l'impact de la réforme n'a pas été mesuré, particulièrement en ce qui concerne les activités du mercredi matin. Ce n'est pas la création d'emplois d'animateurs – qui était déjà nécessaire et même indispensable – qui résoudra ces difficultés, sans compter l'impossibilité matérielle de recruter et de former ces personnels en moins de quatre mois.

Comment la réforme s'appliquera-t-elle dans le privé et comment sera réglée la question de l'accès aux centres de loisirs des écoles publiques le mercredi matin pour les enfants des écoles privées restées à quatre jours ?

Une autre inconnue de cette réforme est son coût. L'État n'en supportera qu'une part minime, évaluée à 50 euros par enfant, alors que l'Association des maires de France l'estime à 150 euros. Les collectivités, et donc le contribuable, en supporteront in fine la charge, au moment même où l'État réduit drastiquement, de plus de 4 milliards d'euros, ses concours aux collectivités locales.

Le fonds de soutien prévu à l'article 47 est provisoire. Vous engagez-vous au moins à le pérenniser alors que les lettres de cadrage n'annoncent rien de bon sur ce plan ?

Après le refus de Lyon, Montpellier, Strasbourg, et Lille peut-être demain, votre dernier espoir est d'appliquer votre réforme à Paris finalement, pour ce qui est des grandes villes. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

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