Intervention de Vincent Peillon

Séance en hémicycle du 12 mars 2013 à 15h00
Refondation de l'école de la république — Discussion générale

Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale :

Monsieur le président, monsieur le président de la commission, monsieur le rapporteur, mesdames, messieurs les députés, je tiens d'abord à vous remercier chaleureusement pour la qualité de cette discussion générale. Elle doit nous permettre – c'est en tout cas l'objectif qu'il faut poursuivre – de préciser le sens du texte, le sens de la démarche générale dans laquelle il s'inscrit et, peut-être aussi, de préciser les contenus abordés par les uns et les autres.

Tout d'abord, je voudrais relever une curiosité, qui devrait nous conduire à mener une réflexion commune. Claude Goasguen n'avait pas tort de souligner que l'Assemblée nationale française est trop peu habituée à parler d'école. Au cours des dernières années, des dernières décennies même, rares ont été les débats sur ce grand service public qui se trouve au coeur de la République et qui concerne tout le monde : 12 millions d'élèves et leurs familles, un million de fonctionnaires tout dévoués à le faire vivre. C'est un élément tout à fait étonnant.

Cela nous contraint d'ailleurs à épeler – c'est la méthode syllabique, à laquelle certains d'entre vous semblent être attachés –, pour trouver le ton juste et faire comprendre ce que nous faisons. Un grand historien de l'éducation faisait remarquer aujourd'hui, dans un journal du soir, que, si l'on a une connaissance minimale des lois qui ont fait l'école, et en particulier des premières d'entre elles, on s'aperçoit que ce n'est pas une loi unique qui a tout fondé. Ce n'est pas par un « fiat » divin, par une pensée magique ou purement légaliste – et pas même la loi naturelle, j'y reviendrai – que nous allons résoudre le problème de l'école. La première loi Ferry, qui fut votée en 1879, était une loi sur la formation des enseignants ; il a fallu attendre dix ans pour que soit votée une loi sur le primaire.

Il faut de la continuité. Il importe aussi de s'écouter – peut-être en avons-nous un peu perdu l'habitude, et ce n'est pas un bon exemple que nous donnons. Si j'ai commis des maladresses, je vous prie de m'en excuser. Si cette loi ne règle pas toutes les questions, je vous prie de m'en excuser, mais personne n'a jamais prétendu qu'elle pourrait le faire. La difficulté, pour tous ceux qui ont eu à prendre en charge ces questions, a précisément consisté à trouver la bonne voie d'entrée. Vous me dites – est-ce par mauvaise conscience ? – que j'accable les politiques menées au cours des dix années passées. Si vous aviez été là, vous auriez entendu que j'ai dit exactement le contraire ! J'ai indiqué que nous nous inscrivions dans la continuité de la loi Jospin, s'agissant des cycles – et tout ce qui a été dit à ce sujet est très juste – et de la loi Fillon, s'agissant du socle. Nous devons poursuivre dans cette voie.

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