Intervention de Gaby Charroux

Séance en hémicycle du 13 mars 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Politiques d'austérité en europe et réforme de la bce

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGaby Charroux :

Mon collègue Alain Bocquet, bloqué par la neige dans le Nord, s'associe à moi pour cette question qui s'adresse à monsieur le ministre chargé des affaires européennes.

Partout en Europe, l'austérité est devenue le nouveau modèle sur lequel se fondent les politiques économiques et sociales. Pourtant, l'austérité a fait la preuve de son inefficacité et de sa contre-productivité, mais elle assèche à ce point les économies européennes que les peuples ne peuvent plus la supporter.

L'Europe compte ainsi 26 millions de chômeurs. En Grèce, huit plans d'austérité successifs ont conduit à une augmentation de 25 % de la dette, alors que le chômage est passé de 12 à 23 % de la population active. En Italie, il a bondi de 11 % en un an. Il en va de même pour l'Espagne, le Portugal et tant d'autres États. Plus aucun pays, ni même l'Allemagne, n'échappe aux ravages de l'austérité qui accélère le déclin européen.

Quand bien même je ne suis pas de ceux qui réduisent tout à la croissance, les chiffres prévus pour le prochain trimestre sont en recul.

Le libéralisme forcené, favorisé depuis dix ans par la France et l'Allemagne notamment, ainsi que le dogme de la réduction des dépenses publiques, ont encouragé la domination des marchés. Cela ne profite qu'aux actionnaires, tandis que les citoyens européens paient une lourde addition.

Les grandes entreprises européennes, quant à elles, dorment sur un tas d'or : elles ont stocké 366 milliards d'euros, selon l'expert économique Bloomberg.

Il faut rompre avec l'austérité, comme l'a déclaré hier le Président de la République, et la France doit donner le signal de cette rupture.

Monsieur le ministre de l'économie et des finances, comment la France entend-elle peser pour inverser ces logiques et créer les conditions nécessaires à une réforme de la BCE, de façon à la mettre à la disposition des États, si bien que les peuples ne soient plus les otages des grands groupes bancaires ?

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