Intervention de Vincent Peillon

Séance en hémicycle du 13 mars 2013 à 15h00
Refondation de l'école de la république — Article 1er et rapport annexé, amendement 780

Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale :

Nous sommes favorables à l'expérimentation menée par Michel Zorman, malheureusement disparu l'année dernière. Ce programme, que je suis de près, est actuellement expérimenté dans plus de 300 classes, et ses résultats évalués par la direction générale de l'enseignement scolaire – la DGESCO. J'y suis, je le répète, tout à fait favorable, et je vous invite d'ailleurs à venir voir ceux qui travaillent avec nous sur ce programme.

La question des classes passerelles et celle du « parler bambin » sont fondamentales et s'inscrivent en droite ligne de ce que nous essayons de développer, notamment avec l'accueil des tout-petits. En ce qui concerne l'éducation prioritaire, évoquée tout à l'heure, je tiens à vous dire que nous affectons systématiquement plus de moyens dans les zones où nous pensons que c'est le plus utile.

Sur la question de « chacun » et de « tous », je vais conclure le débat en vous disant que je ne suis pas hostile à « chacun » : je pense simplement qu'il ne doit pas y avoir que du « chacun ». La personne est au coeur de notre identité républicaine. Lorsque les hussards noirs partaient en mission, ils enseignaient à chaque élève la phrase : « Le ciel étoilé au-dessus de moi, la loi morale en moi ». Que dit-elle, la loi morale ? Qu'il faut toujours agir de telle sorte que la maxime guidant son action puisse être érigée en loi universelle. Je ne deviens « chacun » que lorsque je suis capable de passer du singulier à l'universel. C'est vrai pour « la raison théorique », mais aussi pour « la raison pratique ». Je le répète, je ne suis pas contre le « chacun », mais le « chacun » se libère par le « tous », et quand une société comme la nôtre cherche à éliminer le « tous », elle se trompe. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion