Intervention de Vincent Peillon

Séance en hémicycle du 13 mars 2013 à 15h00
Refondation de l'école de la république — Article 1er et rapport annexé, amendement 414

Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale :

Je tiens à ce que nous nous comprenions bien dans ce débat. Tout à l'heure, alors que vous nous recommandez de nous préoccuper de l'entreprise, vous avez voulu supprimer un paragraphe dans lequel nous avions inscrit précédemment avec vos collègues l'importance que nous accordons à l'insertion professionnelle. Soyez cohérent.

Des alinéas 25 à 32, vous supprimez nombre d'éléments, monsieur Apparu, car vous supprimez précisément l'autonomie pédagogique, telle que je l'entends avec la refondation de l'éducation prioritaire. La Cour des comptes vient de nous soumettre un rapport à ce sujet : elle exigera des affectations différenciées de moyens par établissement.

Et vous supprimez ces éléments, sans préciser votre conception de l'autonomie des établissements – mais après tout cela fait dix ans que nous l'attendons. Vous aviez certes proposé de faire passer l'évaluation par les chefs d'établissement, mais vous aviez été contraints de reculer.

Il faut conserver nos objectifs relatifs à l'éducation prioritaire ou encore – parlez-en avec Nathalie Kosciusko-Morizet – à l'ambition numérique et au service public du numérique, que vous supprimez également d'un coup, quand il s'agit pourtant là de l'un des piliers de la refondation d'une école républicaine pour le xxie siècle.

Sur certains points, nous pouvons avancer. Mais nous ne pourrons progresser sur l'autonomie pédagogique des établissements qu'à condition que vous leviez une contradiction. Vous nous dites, dans votre texte, qu'il faut créer cette école du socle, en rassemblant les écoles primaires de rattachement avec leur collège. Soit. Mais que faites-vous alors des directeurs d'école, dont vous parlez depuis des semaines ? Si le directeur d'école a un statut particulier de chef d'établissement, vous transformez les écoles en établissements, auquel cas elles ne sont plus rattachées au collège.

Vous devez faire un choix. Le choix que nous avons fait pour nous inscrire dans une continuité que vous aviez développée, c'est d'articuler ensemble ce qui n'était pas le cas jusque là, soit le travail entre l'école et le collège.

Dans notre projet, un conseil pédagogique va réunir les enseignants de l'école et ceux du collège. Ne supprimez donc pas tous ces objectifs, et si vous voulez vraiment l'autonomie, pensez à l'éducation prioritaire, elle en aura bien besoin, ainsi qu'aux moyens à lui affecter. Ne substituez pas à ces alinéas votre texte, considérablement réducteur et terriblement équivoque par rapport aux objectifs même qui sont les vôtres.

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