Intervention de Vincent Peillon

Séance en hémicycle du 13 mars 2013 à 15h00
Refondation de l'école de la république — Article 1er et rapport annexé, amendements 69 233 278 705 766 1107 1128 893

Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale :

Pourquoi ces critiques ? Essayons de résoudre les problèmes et quand certains arrivent à les résoudre, regardons les solutions qui ont fonctionné.

La ministre plénipotentiaire de la République fédérale d'Allemagne, chargée des affaires culturelles, a assisté à l'ouverture de ce débat. En Allemagne, c'est deux ans de formation après un bac +3. Nos amis finlandais font la même chose. Marie-George Buffet et les Verts souhaiteraient que nous les imitions. Je pense qu'ils ont raison mais nous n'avions pas les moyens financiers de le faire dès à présent.

Quel a été mon arbitrage ? Redisons la vérité aux Français : sur les 54 000 postes créés dans l'éducation nationale, 27 000 seront consacrés à la formation et occupés par des enseignants stagiaires ou des formateurs. Au cours d'une année de stage à mi-temps, ils assureront neuf heures de cours. Le coût est considérable.

S'agissant de la revalorisation du métier d'enseignant dont vous parlez, mon prédécesseur avait à deux reprises, et à juste titre, augmenté les rémunérations en début de carrière pour des montants cumulés de 250 millions d'euros. La mesure dont je viens de vous parler va coûter à elle seule 800 millions d'euros aux finances publiques.

C'est ce qui explique que nous ayons besoin de 54 000 postes parce que tous leurs titulaires ne seront pas devant les élèves : ce sont des professeurs en formation pour la moitié d'entre eux. Ces recrutements permettent de réalimenter les viviers et de faire en sorte que nous ayons des professeurs demain.

Nous devrions être capables de nous rassembler là-dessus. Honnêtement, mes prédécesseurs ont été désolés de se retrouver dans la situation de ne plus pouvoir recruter des professeurs. Tout en étant lucide et conscient que nous n'en sommes qu'au début d'un parcours, je constate que nous commençons à y arriver parce que nous avons pris de bonnes décisions.

Les emplois d'avenir évoqués lors de la discussion générale étaient aussi un pari. Pour ma part, j'avais la conviction que les 4 000 emplois proposés en janvier seraient immédiatement pourvus. Ils l'ont été finalement assez tôt par des étudiants de deuxième, troisième et quatrième année qui vont bénéficier des écoles supérieures. Nous allons essayer de monter à 18 000 emplois et il faudrait sans doute faire davantage.

Nous sommes donc au début d'un effort extrêmement important. La réussite d'un système éducatif dépend de la formation. Même si nos débats se poursuivent samedi, nous seront sans doute libérés lundi et nous pourrons assister à ce grand colloque de l'OCDE sur la formation des enseignants qui montrera que les pays qui affichent de grandes réussites éducatives sont ceux qui ont mis le paquet sur la formation initiale et continue des enseignants.

Enfin, avec la meilleure volonté du monde, je ne comprends pas votre point de vue. Vous dites qu'il faut faire évoluer le statut des enseignants et j'en suis d'accord puisque j'ouvre une très grande discussion sur ce sujet au second semestre pour faire avancer les choses. Je l'écris dans tous mes textes. J'ai écrit un livre avec Xavier Darcos pour le dire le premier.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion