Intervention de Vincent Peillon

Séance en hémicycle du 13 mars 2013 à 21h30
Refondation de l'école de la république — Article 1er et rapport annexé, amendements 597 632

Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale :

Ces sujets, j'ai déjà eu l'occasion de vous le dire, sont à mes yeux absolument essentiels, en eux-mêmes et dans la loi de refondation. Les difficultés de l'orientation scolaire se matérialisent par 140 000 jeunes décrocheurs dont nous avons parlé à plusieurs reprises. Le décrochage résulte souvent d'une orientation mal vécue. La plupart des décrocheurs ayant été orientés de force en lycée professionnel, il ne suffit pas de les y mettre pour résoudre le problème. Ce qu'il faut construire dans ce pays et qui ne l'a pas été, en raison peut-être de préjugés de part et d'autre, c'est une orientation informant progressivement des métiers et formations tous les jeunes, et pas seulement ceux qui se destinent au lycée professionnel parce qu'on pense qu'ils ne sont pas capables de suivre le général. Beaucoup de jeunes gens et de jeunes filles, en particulier dans les milieux les plus défavorisés, ne connaissent pas la réalité des métiers et des formations. Voilà qui doit être inscrit dans les missions de l'éducation nationale, concerner tous les jeunes et se faire progressivement et continûment à partir de la sixième.

C'est pourquoi notre projet de loi comporte une mesure essentielle, le parcours d'orientation, qui vise à faire découvrir les formations, les métiers et les réalités de l'entreprise, afin de permettre à chacun de construire son orientation. Nous disposons, pour aider les décrocheurs, d'organismes qui ont fait un travail de qualité, tels l'ONISEP, et des professionnels que sont les conseillers d'orientation psychologues. Nous devons inclure dans la formation de tous les enseignants cette préoccupation permanente qui fait partie de leur métier. Nous devons permettre à chacun de construire ses choix, y compris à l'aide du service public territorialisé de l'orientation inclus dans la loi de décentralisation qui unira les efforts de l'État et des régions. La compétence à s'orienter et à choisir son propre destin parmi l'information sur les métiers, ce n'est pas non plus l'adéquationnisme et l'adaptation au marché de l'emploi.

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