Intervention de Denis Baupin

Réunion du 12 mars 2013 à 17h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDenis Baupin :

Les politiques de développement et d'environnement sont en effet extrêmement liées. Tant qu'on ne sera pas capable d'apporter une réponse commune dans ces domaines, on n'aboutira pas.

Le fait que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) ait obtenu le Prix Nobel de la paix montre que le dérèglement climatique est bien plus qu'une question environnementale : il soulève celle de savoir si nous serons capables de concevoir l'avenir des 9 milliards d'habitants de la planète en 2050.

2015 sera une année très importante, au cours de laquelle sont prévus à la fois un accord planétaire sur le dérèglement climatique, la réévaluation des objectifs du Millénaire pour le développement et l'élaboration des objectifs de développement durable issus de la conférence de Rio+20. Cette tâche très lourde peut constituer une opportunité de sortir de l'équation complexe à laquelle nous sommes confrontés dans le cadre d'un accord global.

Cela implique que nous modifiions la façon dont nous abordons les choses : il faut en effet apporter un imaginaire positif, qu'il convient d'assortir d'une négociation de droits et de devoirs pour l'ensemble des acteurs, qu'il s'agisse des efforts en termes d'émissions de CO2 ou d'aide au développement. Les 100 milliards de dollars évoqués ne représentent qu'un quinzième des dépenses planétaires annuelles d'armement : si l'on regarde les enjeux géopolitiques liés à une mauvaise gestion du dérèglement climatique, il ne serait pas absurde que cette somme serve à prévenir les conflits.

Il faut essayer d'élaborer de nouvelles réponses sur les mesures mises en place au niveau planétaire. On observe à cet égard une évolution positive en matière de développement des énergies renouvelables, de l'efficacité énergétique, des fiscalités de lutte contre le dérèglement climatique ou des marchés du carbone.

Quels sont les alliés privilégiés de la France pour mener les négociations en vue de 2015 ? Quelle posture l'Europe peut-elle prendre en termes de propositions pour aller au-delà de l'objectif des « trois fois vingt » et le porter par exemple à « trois fois quarante-cinq » à l'horizon de 2030 ? Quelle analyse faites-vous de l'évolution des États-Unis avec la nouvelle équipe présidentielle américaine ? Observe-t-on un changement de posture de leur part pouvant permettre de débloquer la situation ?

Je suis également favorable, au nom du groupe écologiste, à associer le plus grand nombre d'acteurs aux niveaux national et international, notamment les parlementaires pour la réussite de la conférence de Paris en 2015.

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