Intervention de Hugues Fourage

Séance en hémicycle du 19 mars 2013 à 21h30
Débat sur le rapport d'information sur les moyens de lutte contre la surpopulation carcérale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHugues Fourage :

Je ne peux vous laisser dire cela, cher collègue ; nous soutenons les victimes tout autant que vous !

Je ne reprendrai pas les chiffres, mais cette décennie d'inflation carcérale fait suite à vingt années de forte augmentation de la population carcérale. Nettement plus marquée que celle de la population dans son ensemble, l'augmentation du nombre de personnes sous écrou, détenues ou non, est le résultat d'une vision considérant la prison comme unique réponse et dont le corollaire était le programme immobilier pénitentiaire des années 2002 à 2012. Le nouvel objectif fixé cette année-là était de porter la capacité du parc pénitentiaire à 80 000 places en 2017. Rappelons que ce programme n'était pas financé : on était dans une sorte de fuite en avant.

Ce programme se voulait apporter trois types de réponses. La première a déjà été évoquée par plusieurs de mes collègues : c'était une réponse à la surpopulation fondée sur un scénario d'évolution de la population carcérale qui découlait de l'augmentation des peines privatives de liberté et qui semblait traduire – c'est le point fondamental – un renoncement à mettre en place une réelle politique de prévention de la délinquance et de l'aménagement des peines. Du coup, on entrait dans une logique infernale : davantage de peines, davantage de prisons,…

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