Intervention de Christiane Taubira

Séance en hémicycle du 19 mars 2013 à 21h30
Débat sur le rapport d'information sur les moyens de lutte contre la surpopulation carcérale

Christiane Taubira, garde des sceaux, ministre de la justice :

Il ne s'agit pas de l'imposer à personne, mais simplement de constater que le réseau d'associations des victimes qui à l'origine de cette démarche. Les acteurs de ce réseau, qui vivent avec les victimes au quotidien et qui leur rendent service, constatent que les victimes traitées pour ce qu'elles sont, c'est-à-dire des personnes responsables et sujets de droit, choisissent parfois d'affronter leur souffrance et leur douleur, aller vers le dialogue, d'interroger et de comprendre. D'autres s'y refusent : j'ai pu m'en rendre compte en rencontrant les associations de victimes que j'ai rencontrées. L'une d'elles m'a expliqué qu'elle n'était pas dans une démarche de pardon et qu'il n'était pas question pour elle de rencontrer des criminels. Mais personne ne demande à quiconque de pardonner quoi que ce soit, personne ne demande à personne d'aller rencontrer personne. Ce sont les associations de victimes qui prennent cette initiative.

Permettez-moi d'ailleurs, très sérieusement, très profondément et même très posément, de penser que les victimes sont les mieux placées pour savoir ce qui est bon pour elles. Ce n'est pas en les utilisant comme une incantation après les avoir fragilisées par des réductions budgétaires que vous pouvez légitimement vous en réclamer plus que d'autres, nous en particulier, qui faisons des efforts, les recevons, les écoutons, travaillons avec elles et mettons en place des dispositifs pour rendre leur action efficace !

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