Intervention de Jean-Marc Ayrault

Séance en hémicycle du 20 mars 2013 à 15h00
Motion de censure

Jean-Marc Ayrault, Premier ministre :

Il est redevenu acteur à part entière de la bataille du redressement.

Alors, soyons-en fiers ! C'est une victoire collective. Elle met fin à l'idée d'une France bloquée, incapable de se réformer. Nous avons fait la preuve ensemble qu'un grand compromis était possible. C'est cela, la solution pour réformer et préparer l'avenir de la France. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Ce qui a été possible pour le marché du travail, nous pouvons le réussir pour la réforme des retraites. Là encore, la négociation a permis d'avancer, grâce à un premier accord entre les partenaires sociaux sur les retraites complémentaires.

Nous le savons, les colmatages d'urgence ne suffisent plus à endiguer la révolution démographique de l'espérance de vie. Pour sauver les principes solidaires du régime par répartition, il faut en réduire les injustices, mais il faut en consolider le financement. (Interruptions sur les bancs du groupe UMP.)

C'est la discussion que le Gouvernement ouvrira avec les partenaires sociaux avant l'été. Chacun devra fournir des efforts, mais nous appliquerons le même esprit de justice que celui qui nous a conduits, l'été dernier, à rétablir pour ceux qui avaient travaillé si jeunes et si dur la retraite à soixante ans.

Il en ira de même pour la branche famille : l'universalité devra être conciliée avec la justice pour résorber son déficit. Le nouveau modèle français consiste, non pas à détruire les acquis que nous avons construits pas à pas depuis le Conseil national de la Résistance, mais à réformer pour préserver et construire l'avenir dans l'efficacité et la justice. Voilà ce que nous voulons pour la France ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Ce que je veux, c'est que chacun se sente responsable de la sécurité sociale, que celle-ci fasse la preuve qu'en se réformant, elle reste plus protectrice et moins chère que l'assurance privée qu'on ne cesse de vanter. Nous sommes, nous, attachés à la sécurité sociale comme ferment de l'unité et de la cohésion nationale. (Même mouvement.)

Ce compromis historique pour vaincre la crise s'adresse à tous les Français : j'en appelle à la responsabilité et à la mobilisation de tous. Je sais pouvoir compter sur chaque membre du Gouvernement et sur tous les députés de la majorité. Je suis fier d'être à la tête d'une équipe talentueuse, dont la seule préoccupation est l'intérêt général et le service du pays. Voilà, mesdames et messieurs les députés, l'équipe que je dirige. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP. – Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Je sais combien les efforts que je demande aux Français sont difficiles. Je sais que, pour ceux qui souffrent, aucun changement n'est assez rapide. Mais ce que je veux, c'est que chaque Français soit partie prenante du redressement et s'approprie les réformes. Ce que je veux, c'est que nous écrivions ensemble un épisode majeur de notre histoire. La France s'est souvent crue à terre, parce que lui manquait le ciment d'un projet collectif, parce que les germes de la division avaient ruiné son âme. Chaque fois, elle s'est relevée parce qu'elle a trouvé en elle, non pas un homme providentiel, mais l'incarnation d'un grand dessein qui la mobilise et qui la fédère. Voilà ce que je propose aujourd'hui devant vous. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Quand la France répond à l'appel des Maliens, nous sommes fidèles à cet esprit de solidarité, au coeur des grands enjeux de ce siècle, notamment la lutte contre le terrorisme et toutes les formes d'intégrisme. Nous sommes là où nos valeurs nous conduisent naturellement, là où les peuples amis nous attendent.

Au Mali, notre armée est notre honneur.

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