Intervention de Jean-Marc Ayrault

Séance en hémicycle du 20 mars 2013 à 15h00
Motion de censure

Jean-Marc Ayrault, Premier ministre :

Nul n'a oublié, en France, les 600 milliards de dettes supplémentaires, les vingt-quatre nouvelles taxes, le million de chômeurs en plus, l'industrie sinistrée avec 750 000 emplois détruits, le déficit du commerce extérieur inégalé. La part de la dépense publique est passée en cinq ans de 52 % à plus de 56 % de la richesse nationale. Oui, mesdames et messieurs les députés de l'UMP, vous avez affaibli la France et, pourtant, le président sortant, vous l'avez sans doute oublié, avait soutenu en janvier que la crise était derrière nous.

Eh bien, au mois de juillet dernier, dans ma déclaration de politique générale, j'ai dit que la crise n'était pas derrière nous, j'ai dit la vérité (Protestations sur les bancs du groupe UMP), j'ai dit la tâche immense qui nous attendait, j'ai dit la formidable mutation du monde que nous devions affronter. C'est bien pourquoi je ne regarde pas derrière moi, mais devant. C'est cela qui importe car notre nation est à la croisée des chemins et c'est notre responsabilité de l'aider à réussir. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)

Le risque existe, si vous continuez de cette façon, de s'enliser dans des confrontations stériles qui feront le bonheur de tous les populismes. Si nous prenons une autre voie, et c'est celle que je propose, la France retrouvera le sens d'un destin commun. La crise n'efface pas les oppositions politiques, elle ne fait pas disparaître les intérêts de classe ; mais la grandeur de la République est de savoir les dépasser, de faire de chaque citoyen le dépositaire du destin de tous.

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