Intervention de Jean-Louis Borloo

Séance en hémicycle du 20 mars 2013 à 15h00
Motion de censure

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Borloo :

Monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les membres du Gouvernement, mes chers collègues, la motion de censure déposée par le principal groupe de l'opposition méritait un peu de considération et des réponses. Souhaitant faire de ce débat autre chose qu'un moment de rhétorique, l'autre groupe de l'opposition a pris la peine de vous écrire il y a deux jours une lettre très républicaine. Il s'agissait plutôt de vous donner l'occasion de progresser sur des décisions très pratiques – je pense à trois très graves décisions que vous avez prises au cours des dix derniers mois. Or force est de constater que pas un mot de votre discours – pas un mot ! – ne répond aux questions légitimes de l'opposition. (Applaudissements sur les bancs des groupes UDI et UMP.)

Monsieur le Premier ministre, je vous ai écrit cette lettre loyalement et j'avais même prévenu le président de l'Assemblée que nous demanderions quelques minutes de suspension de séance pour réunir notre groupe au titre de l'article 58, alinéa 3, afin d'analyser la situation. Et là, quelle stupéfaction ! Quel talent pour éviter de répondre à toutes les questions que se posent les Français et les deux groupes de l'opposition. (Même mouvement.)

Vous avez avoué vous-même tout à l'heure, au détour d'une phrase dont je ne sais pas si vous avez mesuré la portée, qu'il ne s'agissait pas seulement de surmonter une dépression passagère. Je crains que la politique que vous menez ne vous donne raison. (Applaudissements et sourires sur les bancs du groupe UMP.)

S'il est indispensable de leur répondre, monsieur le Premier ministre, c'est que, dans la situation actuelle, les Français sont perdus. Ils ne comprennent pas l'écart entre vos promesses électorales et vos décisions. Ils ne comprennent pas les décisions qui vont contre l'emploi et le pouvoir d'achat. Bref, malgré leurs efforts, ils ne comprennent pas ce que vous faites.

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