Intervention de André Chassaigne

Séance en hémicycle du 20 mars 2013 à 15h00
Motion de censure

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Terrible renoncement ! À l'inverse, la priorité est aujourd'hui d'infléchir la politique européenne et, face aux fanatiques de l'austérité, de retrouver le chemin de la raison.

Le Président de la République a eu tort de faire profil bas sur la scène européenne en acceptant le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance en Europe sans le renégocier. Il a eu tort de se contenter d'un pacte de croissance de 120 milliards d'euros sur trois ans qui consiste, pour l'essentiel, en des dépenses déjà programmées.

Il est nécessaire de promouvoir une profonde réorientation de la politique européenne, qui prenne l'exact contre-pied du projet d'accord du Conseil européen sur le futur cadre financier pluriannuel de l'Union européenne, lequel ouvre la voie à sept années d'austérité et de ralentissement économique en Europe en reniant la plus élémentaire solidarité européenne. En refusant d'approuver ce projet, le Parlement européen a ouvert une brèche dans le dogme de la réduction des déficits. La France doit se saisir de cette opportunité pour convaincre ses partenaires de la nécessité de rompre avec les politiques ruineuses de restriction budgétaire promues par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel.

Il faut pour cela desserrer l'étau d'une politique monétaire trop rigide et rétablir une politique de change. L'action de la Banque centrale à l'égard des banques doit désormais être guidée par le refus de prêter de l'argent à celles qui financent des opérations spéculatives. Le préalable de cette mesure est la réalisation d'une vraie séparation entre les banques de dépôt et les banques d'affaires. Il est temps de mettre la politique monétaire et le système bancaire au service de la société.

Pour les députés du Front de gauche, il n'y a pas de fatalité au triomphe de la logique libérale de mise en concurrence des territoires et des peuples. Il n'y a pas de fatalité à la désindustrialisation de nos territoires. Il n'y a pas de fatalité à voir le MEDEF imposer ses vues dans un accord qui organise le recul des droits des salariés. C'est parce que nous refusons cette fatalité que nous combattrons pied à pied l'accord de prétendue sécurisation de l'emploi,…

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