Intervention de Bruno Le Roux

Séance en hémicycle du 20 mars 2013 à 15h00
Motion de censure

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Le Roux :

…et un déficit abyssal des comptes publics en cinq ans. Au contraire, notre politique rend possible le redressement dans la justice, cette grande oubliée du quinquennat précédent. Elle ne fait ni de l'austérité – vous l'avez dit, monsieur le Premier ministre – ni de l'augmentation des déficits la voie vers une économie à nouveau prospère. La France a besoin d'une politique qui maîtrise la dépense publique sans mettre un coup d'arrêt aux dépenses utiles et à celles qui préparent l'avenir. C'est ce que fait le Gouvernement, dans la justice, en veillant à ce que ceux qui peuvent le plus ne soient plus ceux qui contribuent le moins : voilà un changement de politique majeur ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et RRDP.)

Personne n'a oublié – c'est plus grave – que votre politique a produit un million de chômeurs supplémentaires en cinq ans sans qu'aucune mesure à la hauteur de ce fléau ne soit jamais prise. Au contraire, notre politique consiste à soutenir la compétitivité des entreprises et à mettre en oeuvre des dispositifs innovants pour soutenir l'emploi, notamment l'emploi des jeunes qui sont les premières victimes de cette crise. Contrairement à vous, nous voulons relever ce défi. Nous mesurons chaque jour le chemin parcouru en moins d'un an : emplois d'avenir, pacte pour la compétitivité et l'emploi, contrats de génération, accord sur la sécurisation de l'emploi.

Il y a un maître mot dans tous les dispositifs que nous mettons en oeuvre depuis neuf mois : c'est l'emploi, qui est au coeur des priorités du Gouvernement. L'emploi est l'engagement quotidien du Premier ministre et des ministres. Il est l'objectif constant du Président de la République. Il est aussi l'objectif de toute notre majorité. Voilà pourquoi nous soutenons aujourd'hui le discours du Premier ministre et l'action du Gouvernement : parce que c'est l'emploi et rien d'autre qui est au coeur de l'action que nous menons tous les jours. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) C'est ce que nous voulons dire aux Français, et nous le disons fortement puisque vous nous en donnez l'occasion.

Votre politique a aussi, hélas, fait l'impasse sur l'avenir en condamnant notre école au déclin. Notre politique en la matière est celle de la refondation de l'école de la République.

Personne n'a oublié non plus que votre politique en matière de sécurité ou de justice était celle des coups de menton sur les plateaux de télévision, alors que toujours moins de policiers étaient affectés auprès des Français.

Et que dire de l'insupportable mépris dont vous faites preuve à l'égard d'une institution judiciaire malmenée et souvent stigmatisée par celui-là même qui devait en assurer la défense et la réputation ? Pour notre part, nous conduisons une politique visant à assurer la sécurité des Français en consacrant plus de moyens à la police et à la justice, et en concentrant ces moyens-là où ils sont nécessaires, c'est-à-dire là où vivent les premières victimes des incivilités et des violences, là où sont les Français que vous avez abandonnés ces dix dernières années et qui ont subi de plein fouet votre politique sociale, économique et de sécurité en étant confrontés à toutes les difficultés.

Notre politique, c'est aussi de faire confiance à ceux que vous vilipendiez hier, à ces corps intermédiaires, à ces partenaires sociaux si précieux pour mobiliser l'ensemble de la société et construire le nouveau modèle français décrit par le Premier ministre. Oui, nous soutenons la politique menée par notre majorité parce que c'est celle qui rassemble notre pays, celle qui peut réunir notre peuple, quand vous n'aimiez rien tant que le diviser et le fracturer.

Ce rassemblement est pour nous une exigence, une responsabilité qui devrait être partagée sur tous les bancs de notre assemblée. Notre démocratie, notre république sont fragilisées par la crise et les populismes. Et, comme nous devons refuser tout ce qui oppose les Français entre eux, nous devons combattre tout ce qui peut aggraver la fracture entre les Français et leurs représentants.

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