Intervention de Jean-Jacques Candelier

Séance en hémicycle du 4 avril 2013 à 9h30
Sécurisation de l'emploi — Après l'article 1er, amendement 511

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Candelier :

Afin d'étayer ce qui vient d'être dit, j'analyserai rapidement un document de la LMDE dont j'ai repris quelques paragraphes particulièrement intéressants.

S'agissant des conditions de vie des étudiants, l'affirmation selon laquelle « le système d'aide sociale permet à tous les étudiants d'être autonomes » est fausse. L'étude « Santé et conditions de vie des étudiants » démontre au contraire une forte dépendance familiale. La famille reste la première ressource pour 73 % des étudiants. Les familles prennent également en charge les frais obligatoires : 64 % règlent les frais d'inscription des étudiants et 50 % paient le loyer des étudiants qui ne vivent plus chez leurs parents.

La deuxième source de revenus, les bourses sur critères sociaux, n'est citée que par une minorité d'étudiants : 27 %. Par ailleurs, 26 % des boursiers exercent une activité rémunérée pour augmenter leurs ressources. L'accès à un logement indépendant, autre levier fondamental de l'autonomie des jeunes, reste également très difficile. Enfin, les résultats de l'enquête montrent que plus de la moitié des étudiants vivent avec moins de 400 euros par mois, c'est-à-dire bien au-dessous du seuil de pauvreté : ce sont 26 % des étudiants qui déclarent avoir de réelles difficultés financières. Ces résultats démontrent ainsi la précarisation croissante du milieu étudiant.

S'agissant de l'état de santé des étudiants et de leur recours aux soins, l'affirmation selon laquelle « les étudiants, globalement en bonne santé, n'ont pas de difficultés pour accéder aux soins » est fausse. Si 82 % des étudiants s'estiment en bonne santé, 20 % d'entre eux jugent que leur état de santé s'est dégradé par rapport à l'année précédente. De même, 34 % des étudiants ont renoncé à consulter un médecin au cours des douze derniers mois. Pour un tiers d'entre eux, ce renoncement est lié à des raisons financières. Dans le même temps, « Santé et conditions de vie des étudiants » révèle que 19 % des étudiants ne sont pas couverts par une complémentaire santé. Il en ressort une perception négative du système de santé. La moitié des étudiants ne sont ainsi pas d'accord avec l'affirmation : « En France, chaque personne a la possibilité d'être soignée quelles que soient ses ressources financières. »

S'agissant du bien-être des étudiants, l'affirmation selon laquelle « les étudiants croquent la vie à pleines dents » est fausse. Au cours des douze derniers mois, 38 % des étudiants ont éprouvé un sentiment de tristesse et de déprime.

Je m'arrêterai là, même si je pourrais continuer d'enchaîner les exemples pendant quinze ou vingt minutes encore. La situation sanitaire des étudiants est inquiétante : nous devons réagir !

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