Intervention de Catherine Coutelle

Séance en hémicycle du 4 avril 2013 à 15h00
Sécurisation de l'emploi — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Coutelle :

Nous nous félicitons tous de cet article, au service tant de la compétitivité des entreprises, qui cherchent des salariés formés, capables de s'adapter à de nouveaux métiers, que des salariés.

Je veux souligner que l'absence de qualification initiale est la première cause du manque d'accès à la formation. Monique Iborra a évoqué l'inégalité de l'accès à la formation professionnelle tout au long de la vie. Ceux qui sont le moins formés au départ y accèdent le moins par la suite.

Aujourd'hui, deux millions d'actifs ne seraient pas en mesure de suivre un stage de préqualification, faute de formation professionnelle. C'est aussi à ces personnes que les partenaires sociaux doivent proposer des solutions.

En ma qualité de présidente de la délégation aux droits des femmes, je veux dire qu'on assiste aujourd'hui à une bipolarisation de l'emploi féminin. Certaines, plus qualifiées que les hommes, réussissent, mieux que les hommes, leurs études et leur insertion professionnelle, tandis que les emplois sous-qualifiés sont occupés principalement par les femmes : 27 % d'entre elles connaissent cette situation, contre 14 % des hommes.

Chers collègues, vous défendez la classe ouvrière, mais le secteur qui prédomine aujourd'hui est celui du tertiaire, dont les métiers sont pour la plus grande partie assortis de statuts précaires. Ils se sont multipliés dans les années quatre-vingt-dix et deux mille et trois d'entre eux sont occupés à 95 % par des femmes. Or l'embauche à temps partiel des jeunes non diplômés concerne 15 % des hommes et 34 % des femmes. C'est donc à ces dernières que les partenaires sociaux devront penser lorsqu'ils négocieront l'accord visant à mettre en place la formation tout au long de la vie et ce droit transférable.

Puisque c'est écrit dans la loi, il faut que tous y aient accès, quels que soient leur statut ou leur contrat de travail, et que tous puissent améliorer leur formation et ainsi sortir de la précarité, qui à défaut sera toujours un enfermement. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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