Intervention de Jean-Patrick Gille

Séance en hémicycle du 4 avril 2013 à 15h00
Sécurisation de l'emploi — Article 2, amendement 2062

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Patrick Gille :

Nous vous concédons en revanche qu'il s'agit d'un droit trop formel. Il faut donc être pragmatiques, s'efforcer de le compléter et de lui donner un contenu.

Vous développez un autre argument fallacieux, qui consiste à jouer sur les mots et à dire qu'il n'est pas totalement transférable. Or le texte précise bien qu'il est « intégralement transférable en cas de changement ou de perte d'emploi ». Vous soulevez le cas des CDD et de l'intérim, mais dans les deux cas la fin du contrat correspond à une perte d'emploi.

Vous demandez enfin qui paiera, monsieur Chassaigne. C'est une vraie question, mais on sait qu'il y a de l'argent pour la formation professionnelle. Le point sur lequel nous divergeons peut-être, c'est sur le fait que le compte individuel implique une organisation différente des circuits, davantage centrée sur le salarié, à qui il faut faire confiance pour se saisir de sa propre formation.

Il s'agit d'un droit plus individualisé que le DIF, tout le contraire de la caricature qu'en dresse Gérard Filoche, avec le lyrisme qu'on lui connaît, en le faisant passer pour un nouveau livret formation du travailleur. C'est exactement l'inverse. Autant le DIF, négocié avec l'employeur, pouvait essuyer ce genre de critique, autant le compte individuel accroît l'autonomie et la responsabilité du salarié.

C'est sans doute là ce qui nous sépare. Vous pensez que le salarié ne sait pas ce qui est bon pour lui. En d'autres termes, vous ne croyez qu'aux droits collectifs, alors que nous créons ici un droit individuel garanti collectivement.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion