Intervention de Jean-Jacques Candelier

Séance en hémicycle du 6 avril 2013 à 15h00
Sécurisation de l'emploi — Article 8, amendements 3937 3938 3942 3946

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Candelier :

Cet amendement propose de supprimer les innombrables dérogations au fameux plancher de vingt-quatre heures que cet article prétend instituer. Pour le défendre, je voudrais lire le témoignage d'une caissière à temps partiel paru dans le journal Le Monde : « La vie professionnelle de cette femme est réglée à la minute près. Le matin, après avoir pointé, elle se dirige vers la caisse que la direction lui a attribuée. Une fois installée, elle ne peut quitter son poste sans demander par téléphone le feu vert de sa responsable, et il est interdit de se lever sans autorisation. “Même pour les toilettes, c'est toute une histoire. Quelquefois, on nous demande d'attendre parce qu'il y a des clients”, remarque-t-elle. La productivité des caissières est surveillée de très près : tous les jours, la direction affiche un classement avec le nombre d'articles passés à la minute par les caissières de la veille. Le nom de l'employée la plus rapide est fièrement surligné au Stabilo, jaune ou vert.

« Mme X, qui a deux fils de dix-sept et vingt-quatre ans, a pris l'habitude de jongler avec des plannings qui changent tous les sept jours. Au nom des besoins du magasin, la direction lui impose chaque semaine une nocturne – les caissières quittent le magasin après vingt heures trente –, une fermeture – elles restent jusqu'à vingt-deux heures – et une coupure – elles ont un trou au beau milieu de leur journée de travail. Le magasin est fermé le dimanche, mais il est souvent bondé le samedi : l'intéressée et ses collègues doivent donc tenir la caisse trois samedis par mois.

« Les semaines de Mme X ressemblent à un grand bazar : une longue soirée par-ci, une petite matinée par-là, un jour de repos en pleine semaine et des samedis épuisants passés à enregistrer les chariots bien remplis du week-end. Comment voulez-vous avoir une vie de famille normale ? ».

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