Intervention de Jonas Tahuaitu

Séance en hémicycle du 12 septembre 2012 à 21h30
Création des emplois d'avenir — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJonas Tahuaitu :

Monsieur le Président, monsieur le ministre de l'éducation nationale, monsieur le rapporteur, chers collègues, Iaorana !

Je souhaite profiter de la discussion sur l'article 2 pour appeler votre attention, monsieur le ministre, sur la situation préoccupante du système éducatif polynésien. Bien que la Polynésie soit compétente en matière d'éducation dans le primaire et le secondaire, elle ne reste pas moins tributaire des moyens, toujours plus réduits, que le gouvernement central consent à mettre à sa disposition par l'intermédiaire d'une convention État-pays. Chaque année, nous renégocions cette convention, et nous voyons trop souvent diminuer les moyens alloués à cette mission.

Proportionnellement, la Polynésie française est l'un des plus grands contributeurs à l'effort national en matière de suppression de postes dans l'éducation. À la rentrée 2012, le nombre d'enseignants a baissé de plus de 4 % et celui des conseillers principaux d'éducation (CPE) de plus de 6 %. La Polynésie française ne dispose plus que de 45 postes de CPE pour aider près de 24 500 élèves, répartis dans 35 établissements du second degré, eux-mêmes dispersés sur un territoire aussi vaste que l'Europe.

Le nom d'« emploi d'avenir » ne pouvait être mieux choisi pour porter votre message d'avenir ; mais, plus qu'un message d'avenir, ce qu'attendent les jeunes Polynésiens, ce sont des actes d'avenir, des actes nécessaires pour un développement durable, inclusif et juste de la Polynésie française.

Compte tenu des spécificités de notre collectivité d'outre-mer, qui nous autorisent notamment à nous gouverner librement et démocratiquement, il paraît difficile, pour ne pas dire impossible, que ce dispositif, tel qu'il est décrit à l'article 2, s'y applique de façon égale. C'est donc fraternellement que je sollicite votre intervention, monsieur le ministre, pour qu'une réponse urgente et adaptée soit apportée à cette situation. Cependant, cette réponse conjoncturelle ne saurait se substituer à la création de postes, seule véritable solution durable aux problèmes dans l'éducation que connaît la Polynésie.

Soyez assurés, mesdames et messieurs du Gouvernement, que je serai attentif à vos propositions pour une « refondation de l'école de la République » et que je veillerai à ce que soit rétablie, en Polynésie française, la justice en matière d'éducation.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion