Intervention de Vincent Peillon

Séance en hémicycle du 12 septembre 2012 à 21h30
Création des emplois d'avenir — Article 2

Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale :

Mesdames et messieurs les députés, je tiens d'abord à vous remercier d'être si nombreux ce soir. Cela montre l'importance que vous accordez au dispositif examiné et à la qualité des travaux que la commission et l'Assemblée ont déjà menés. Je voudrais apporter quelques précisions, qui pourront peut-être nous faire gagner du temps par la suite, car la nuit est déjà bien avancée.

Je vous remercie tout d'abord d'avoir bien compris l'intention qui est à l'origine de ce dispositif : à la fois remettre en marche la promotion sociale et républicaine qui s'était tarie et répondre à une difficulté concernant le recrutement de nos enseignants. Nous sommes en effet un pays dans lequel nous ne pouvons plus recruter des professeurs pour nos élèves.

S'il y a déjà un frémissement, qui n'est pas de notre part de l'intempérance puisqu'il ne s'agit que d'une augmentation de 10 %, madame Genevard, ce n'est pas seulement parce que nous avons mis en place ce dispositif, même si ces 18 000 postes sont une amélioration, c'est aussi parce que nous allons en même temps remettre en place une formation des enseignants, rétablir l'année de stage et surtout parce que nous accordons aux enseignants un respect qui leur a manqué toutes ces dernières années. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Je vous renvoie au discours du Président de la République devant le monument Jules Ferry

Cet ensemble de mesures est donc une priorité gouvernementale. Il y a eu beaucoup d'interrogations, totalement justifiées et sur lesquelles la commission a fort bien travaillé, au sujet de leur extension non pas simplement sur le plan géographique, sujet sur lequel des amendements ont été déposés, mais également sur le plan de l'enseignement agricole et du tutorat, deux sujets fondamentaux.

Concernant l'enseignement agricole, je dis d'emblée à Alain Calmette et à tous ceux qui ont soulevé le problème, notre accord pour que cet enseignement bénéficie du dispositif, comme il a bénéficié d'ailleurs de tous les dispositifs que nous avons créés depuis le début – je parle notamment des postes. Il en va de même pour l'enseignement privé sous contrat. J'ai dit à plusieurs reprises que nous ne ranimerons pas la guerre scolaire, ce que peut-être certains souhaitent. Nous travaillons pour tous les enfants de France. Nous pensons que l'école a un rôle rassembleur et permet de dépasser les difficultés françaises. C'est pourquoi il n'y a pour nous en la matière aucune difficulté, ni juridique ni philosophique. En outre, c'est socialement juste.

Quant au tutorat, sujet sur lequel de nombreux amendements seront examinés, ce dispositif anticipe, comme le rapporteur vient de le souligner, sur la création des écoles supérieures du professorat et de l'éducation qui seront mises en place dès le début de l'année 2013. La professionnalisation progressive des futurs professeurs – ceux qui seront dans les emplois d'avenir professeur – aura lieu aussi dans ces écoles supérieures, sans oublier le suivi par des professeurs qui seront conseillers pédagogiques du primaire et du secondaire dans ces écoles que nous créerons et qui ont toujours fait défaut dans ce pays. Nous abordons cette discussion, conscients de son importance pour de très nombreux étudiants.

Monsieur Hetzel, vous avez occupé des fonctions qui devraient vous rendre attentif à la précision des choses, en dehors de toute polémique politique. Ce dispositif a été voté au conseil supérieur de l'éducation où les organisations représentatives des étudiants sont présentes. Aucune, à part évidemment l'UNI qui n'a même pas la représentativité pour y être, n'a voté contre. L'UNEF y est favorable et participe au groupe de travail que j'ai organisé avec la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche pour préciser le dispositif, dans un état d'esprit d'ailleurs fort proche de celui de l'Assemblée nationale (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.).

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