Intervention de Marietta Karamanli

Séance en hémicycle du 23 avril 2013 à 22h00
Avenir politique de la construction européenne — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli :

Monsieur le président, mesdames, messieurs, la proposition de résolution, qui nous est soumise par nos collègues de l'UMP, demande le renforcement de la solidarité européenne. Ses motifs font état du constat d'un élargissement effectif de l'Union à un vingt-huitième État et d'une intervention de notre pays au Mali où il est seul. La résolution affirme, en même temps, la nécessité d'engager, au niveau européen, un véritable débat sur les objectifs politiques de la construction de l'Union européenne et de proposer la rédaction d'un Livre blanc sur la sécurité et la défense européenne, comme cela vient d'être évoqué.

Cette proposition ne manque tout de même pas de susciter une triple interrogation. Je m'interroge, premièrement, sur l'absence de toute référence aux dysfonctionnements de la démocratie européenne. Depuis la crise de l'endettement privé et public qui menace nos économies, l'Union a décidé de mettre de l'ordre dans chacun des États membres connaissant un niveau d'endettement public approchant 90 % du PIB. Cette politique a été mise en oeuvre par un triumvirat de crise : la commission, la BCE et le FMI. Aucune des trois forces mentionnées n'est responsable, c'est-à-dire qu'elle peut et doit partir si elle n'a pas la confiance des citoyens et de leurs mandants. Alors qu'augmente globalement la demande sociale de responsabilité, la responsabilité politique de ceux qui décident des politiques budgétaires en Europe tend à s'amenuiser. L'absence de responsabilité politique pose également la question de la démocratie et de l'évaluation par les citoyens des choix faits et de leurs effets. Il est clair que, si la diminution des déficits est une priorité en vue d'éviter une redistribution à l'envers où les plus modestes paient par l'impôt les intérêts à verser aux marchés, les effets d'une politique de contraction simultanée de tous les budgets publics sont à l'inverse de ceux proclamés et recherchés par ledit triumvirat. Pourtant, il ne se passe rien, car il n'y a pas de responsabilité politique. Sur cette situation dénoncée à gauche, mais aussi à droite, aucun mot, aucune référence dans une proposition de résolution affirmant vouloir donner un nouveau sens à l'Europe, c'est peu, trop peu !

Ma deuxième interrogation concerne l'inefficacité des initiatives du quinquennat précédent. La réintégration au sein du commandement de l'OTAN a amoindri l'idée d'une défense européenne.

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