Intervention de Jacques Myard

Séance en hémicycle du 15 mai 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Défense de la langue française

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

…de Frédéric Joliot-Curie, de Louis Leprince-Ringuet, de Charles de Gaulle ou de François Mitterrand, ou doit-elle s'excuser d'exister ? (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes UMP et UDI.)

À l'évidence, on se doit de se poser la question puisque vous allez proposer de reléguer notre langue en seconde division, en lui ôtant son statut de langue universitaire exclusive au profit du globish. Il faut apprendre des langues étrangères, mais le globish n'est pas une explication du monde.

Vous oubliez que les ingénieurs que nous formons aujourd'hui travailleront encore dans vingt à quarante ans et que le « tout anglais » d'aujourd'hui est une faute stratégique, une vision erronée et obsolète à terme du monde qui va à marche forcée vers un plurilinguisme qui va relativiser très largement l'anglais (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes UMP et UDI.)

Rappelez-vous Hamlet : « Il y a plus de choses sur la terre et dans le ciel, Horatio, qu'il n'en est rêvé dans votre philosophie. » Croyez-vous vraiment attirer des étudiants non francophones ? Vous vous trompez : ils préféreront toujours l'original aux singeries. En définitive, nous n'aurons gagné que le mépris des autres, que le statut du vassal et de l'esclave.

Une langue, ce n'est pas seulement un moyen pour vendre des cacahuètes, c'est une pensée, une structure mentale, et le français demeure plus que jamais une langue de sciences ! (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI.)

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