Intervention de Jacqueline Fraysse

Séance en hémicycle du 16 mai 2013 à 15h00
Interdiction des licenciements boursiers et des suppressions d'emplois abusives — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacqueline Fraysse :

« Interdiction des licenciements boursiers et des suppressions d'emplois abusives », tel est le titre de la proposition de loi présentée aujourd'hui par les députés du Front de gauche.

C'est hélas une banalité de proclamer que la situation de l'emploi dans notre pays n'a jamais été aussi dégradée et ne cesse de s'aggraver. Fin mars, le nombre de demandeurs d'emploi était à son plus haut niveau historique avec plus de 3 millions de personnes, un chiffre qui a connu en un an une hausse vertigineuse de 11,5 %, malgré toutes les mesures prises depuis des années, à commencer par les exonérations de cotisations sociales qui représentent 30 milliards d'euros par an, auxquelles il convient d'ajouter les aides publiques en tout genre dont la dernière en date, le crédit d'impôt compétitivité emploi, est distribuée sans aucune obligation de résultat ni contrepartie sociale ou écologique.

Vous avez même refusé, monsieur le ministre, notre amendement qui proposait qu'une entreprise rembourse l'argent public reçu quand elle ne tenait pas ses engagements.

De surcroît, pendant que nous adoptons ici des textes avec l'objectif, que nous ne sommes d'ailleurs pas sûrs d'atteindre, de créer 150 000 emplois d'avenir et 500 000 emplois dans le cadre des contrats de génération à l'horizon 2017, soit au mieux 650 000 dans quatre ans, les grandes multinationales licencient les salariés par milliers.

Comble du cynisme, même les entreprises qui réalisent des bénéfices et distribuent des dividendes décident de supprimer des emplois sans aucune autre raison que celle de multiplier leur profit sans limite, au détriment des salariés et de leurs familles, mais aussi de l'économie de notre pays.

La cause de cette situation, nous la connaissons tous : c'est la financiarisation de l'économie. D'ailleurs le candidat François Hollande, ne s'y est pas trompé quand il a déclaré en janvier 2012 au meeting du Bourget : « Mon adversaire, c'est le monde de la finance ».

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