Intervention de Catherine Lemorton

Séance en hémicycle du 22 mai 2013 à 15h00
Projet de loi relatif à l'enseignement supérieur et à la recherche — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Lemorton, présidente de la commission des affaires sociales :

Comme vous le savez, la question des études de santé, et plus particulièrement de la première année commune, me préoccupe depuis longtemps. C'est pourquoi j'ai souhaité que la commission des affaires sociales se saisisse pour avis de l'article 22 du présent projet de loi.

Ce n'est pas d'aujourd'hui que l'organisation et le déroulement de la première année d'études de santé préoccupent les pouvoirs publics.

Pour n'évoquer que les dix dernières années, on peut mentionner le rapport Debouzie de 2003, qui proposait des pistes de réforme cohérentes et ambitieuses concernant l'ensemble des professions de santé inscrites dans le code de la santé publique, ou le rapport Bach de 2008, moins ambitieux mais qui a été à l'origine de la loi du 7 juillet 2009 instaurant l'actuelle première année commune aux études de santé, la PACES. Lors de la discussion de ce texte, en juin 2009, j'étais responsable de mon groupe, alors dans l'opposition.

Si le constat était largement partagé, l'opposition d'alors doutait que les solutions et les moyens prévus par la loi de 2009 soient suffisants. Les faits lui ont donné raison car le constat d'hier reste malheureusement d'actualité. Je ne reviendrai pas sur les taux d'échec évoqués par le rapporteur pour avis de la commission des affaires sociales, M. Véran, sinon pour préciser que si le taux de réussite dans la filière pharmacie dépasse 27 %, il est à craindre qu'il ne s'agisse que d'un effet d'optique, les candidats à ce concours étant en nette diminution.

Ces taux d'échec représentent, aujourd'hui comme hier, un gâchis d'autant plus grand que des milliers de jeunes, souvent dotés de bons, voire de très bons résultats au lycée et au baccalauréat, sont concernés. Et combien se sont découragés et ont abandonné en cours de route ? Comment, également, ne pas constater que cette sélectivité se double de manière assumée d'une sélection par l'argent et d'une reproduction sociale qui n'osent pas dire leur nom, en raison notamment de la place prise par des officines d'enseignement privées ?

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