Intervention de Jean-Yves Le Déaut

Séance en hémicycle du 22 mai 2013 à 15h00
Projet de loi relatif à l'enseignement supérieur et à la recherche — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Yves Le Déaut, premier vice-président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques :

Le Premier ministre m'a demandé, cela a été rappelé, de lui remettre un rapport sur l'enseignement supérieur et la recherche. Vous en avez largement repris les conclusions et je vous remercie de votre confiance, madame la ministre. L'Office parlementaire a grandement contribué au débat, après la tenue des assises.

Ce texte obéit à quelques idées directrices : simplifier un système devenu opaque et illisible, refonder l'université pour améliorer la réussite des étudiants, et dynamiser la recherche par une coopération renforcée pour redonner confiance aux chercheurs. La réforme que vous proposez répond à cet objectif de cohérence : c'est sa principale différence avec les lois précédentes.

Certes, fixer le nombre des membres d'un conseil d'université est important, mais cette question reste subsidiaire par rapport à celle de la réussite des étudiants. L'université française, il faut le reconnaître, ne marche pas, car le malthusianisme prévaut dans le recrutement de ses élites. Le système est trop cloisonné, trop rigide et en quelque sorte prédéterminé : ou l'on intègre une des filières dites royales, ou l'on est disqualifié.

Dans un pays qui fait de la jeunesse sa priorité, on ne peut tolérer que le gâchis et l'échec soient le lot commun. Il y a d'un côté les concours qui régissent l'insertion sociale et qui vous qualifient à vie, et de l'autre une orientation par l'échec, avec des filières technologiques et professionnelles dévalorisées.

Dans le système français, rien n'est rattrapable C'est précisément cela que vous avez voulu changer, en assurant une plus grande continuité entre le secondaire et le supérieur, en choisissant l'orientation plutôt que la sélection, en réaffirmant le rôle de l'enseignement supérieur dans la formation tout au long de la vie, en développant l'alternance et l'apprentissage dans l'enseignement supérieur et en offrant, enfin, des possibilités accrues aux bacheliers technologiques et professionnels.

Une erreur de parcours ne doit pas être synonyme d'échec. Les passerelles, la pluridisciplinarité, notamment dans les cursus de licence, les parcours plus personnalisés et la diversité des voies de recrutement constituent des avancées primordiales de ce texte, comme l'amélioration des conditions de vie des étudiants, en lien avec le réseau des centres des oeuvres universitaires et sociales.

Vincent Feltesse, notre rapporteur…

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