Intervention de Françoise Guégot

Séance en hémicycle du 22 mai 2013 à 15h00
Projet de loi relatif à l'enseignement supérieur et à la recherche — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Guégot :

Madame la présidente, madame la ministre, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, en juillet 2007, alors que je venais tout juste d'être élue députée pour la première fois, j'ai eu la chance de monter à cette tribune pour le premier grand texte du quinquennat de Nicolas Sarkozy : la loi relative aux libertés et responsabilités des universités.

Avec conviction et détermination, j'ai défendu ce texte qui portait une véritable refondation de notre enseignement supérieur. Avec certitude, je savais que cette réforme était attendue par toute la communauté universitaire, dont je faisais un peu partie. Enfin, avec enthousiasme, j'étais convaincue qu'il y aurait un avant et un après loi LRU.

Pendant cinq années, j'ai suivi de très près la mise en place de cette réforme. J'ai pu constater, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, les changements intervenus dans toutes nos universités grâce aux moyens sans précédent qui ont accompagné la mise en oeuvre de l'autonomie. Tour à tour, les universités françaises se sont inscrites dans cette démarche, selon un calendrier qui fut d'ailleurs plus rapide que prévu : la communauté universitaire s'est saisie de cette nouvelle opportunité car elle en a très vite mesuré les conséquences positives.

Je ne peux pourtant m'empêcher de vous rappeler les broncas que nous avions subis de la part de nos collègues situés à la gauche de cet hémicycle, qui ne cessaient de prédire une catastrophe, une révolution, nous promettant à un désastre total. Bien évidemment, rien de tout cela n'est arrivé.

Certes, cette réforme ambitieuse allait bouleverser une situation auparavant frappée d'immobilisme. Elle allait introduire les notions de performance, de mérite, de réussite, d'excellence et – pire aux yeux de certains – de compétitivité. Elle parlait d'innovation, de campus à visibilité mondiale. Elle proposait enfin de faire entrer le monde économique dans la valorisation de la recherche. En un mot, elle impulsait un véritable élan aux universités françaises.

Comme toute réforme d'importance, elle aurait pu être améliorée. On aurait pu par exemple revoir la composition du conseil d'administration et le rôle des personnes qualifiées, améliorer la lisibilité des différentes structures composant le paysage universitaire et augmenter le poids des missions d'orientation et d'insertion professionnelle confiées aux universités. Ces missions, que nous avons, je le rappelle, introduites en 2007, doivent être renforcées pour améliorer la réussite de nos étudiants.

En somme, on aurait pu tout simplement poursuivre la modernisation d'un système qui a montré son efficacité pour les étudiants et qui dispose de vrais moyens pour développer une vision stratégique à l'échelle internationale.

Au lieu de cela, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a fait le choix d'une contre-réforme, sans ambition ni vision d'avenir ! Pire, il a fait le choix du recul. J'y reviendrai.

À ce stade de mon propos, madame la ministre, permettez-moi de vous dire que, contrairement aux politiques engagées par vos deux prédécesseurs, Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez, non seulement la réforme que vous portez n'est pas une grande réforme mais, de surcroît, on vous a fait le cadeau empoisonné d'une réduction des moyens budgétaires consacrés à l'université.

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