Intervention de Patricia Adam

Séance en hémicycle du 29 mai 2013 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur le livre blanc sur la défense et la sécurité nationale et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatricia Adam, présidente de la commission de la défense nationale et des forces armées :

Une certaine prise de conscience se manifeste d'ailleurs chez nos partenaires. Ils sont nombreux à venir nous rencontrer au sein du Parlement, et M. le ministre de la défense est très présent auprès de ses collègues. Le chemin à parcourir reste long mais il se présente bien. En conservant un budget à l'égal, en ne baissant pas la garde, la France envoie un message de responsabilité à ses partenaires européens, un message fort.

Monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre de la défense, le Parlement partage votre volonté et vous accompagnera dans cette démarche. La commission, que j'ai l'honneur de présider, travaille à nouer des liens étroits avec ses homologues européens, notamment britanniques, allemands, polonais et tous ceux qui le souhaiteront.

Nous attendons tous que le Conseil européen consacré à la défense, prévu en décembre prochain, soit l'occasion de propositions concrètes – vous y travaillez – et donne le départ d'une nouvelle phase de la coopération de défense au sein de l'Union. Davantage que des constructions trop ambitieuses et souvent, hélas, vouées à l'échec, il est sans doute nécessaire de profiter de toutes les opportunités de coopération et de mutualisation, dans un esprit ouvert et pragmatique, comme nous le faisons par exemple actuellement avec nos amis britanniques. Cela passera également par l'acceptation de certains partages de souveraineté, voire de capacités industrielles, ceux-ci devant naturellement être équilibrés et réciproques.

Les solutions seront donc probablement à géométrie variable, mais il faut abandonner l'esprit de système pour privilégier l'efficacité et la mutualisation. Quoi qu'il en soit, ce chantier de longue haleine ne peut être le prétexte à un renoncement à nos responsabilités.

De ce point de vue, l'un des apports du Livre blanc est d'approfondir l'approche globale de la question de la sécurité nationale. Le débat ne peut pas se cantonner à des aspects strictement militaires, car une bonne partie des nouvelles menaces et des risques émergents ne peuvent être traités au travers du seul prisme militaire, qu'il s'agisse des catastrophes naturelles, des risques technologiques, du terrorisme ou de la cyber-défense.

En effet, si on la replace dans la durée, la réduction de la taille de nos armées est un phénomène constant depuis la suppression de la conscription. Elle pose la question de la capacité à agir pour faire face à des événements massifs. Elle pose également celle de la dilution du fait militaire dans notre société, qui conduit à des déserts militaires préoccupants sur notre territoire mais aussi à un affaiblissement potentiel du lien entre l'armée et la nation.

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