Intervention de Patrick Lebreton

Réunion du 14 mai 2013 à 17h00
Délégation aux outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Lebreton :

Je vous remercie, monsieur le ministre, d'être venu répondre à certaines de nos préoccupations. Selon l'avant-projet qu'il présente comme un brouillon, le commissaire Dacian Cioloş envisage de réformer le POSEI, notamment en découplant les aides. Cela a suscité la préoccupation du monde agricole des outre mer, et ce dimanche encore M. Jean-Yves Minatchy, ancien président de la chambre d'agriculture de La Réunion, s'est dit inquiet que l'on puisse accepter de lâcher la proie pour l'ombre. Diversifier les productions ne peut se concevoir si l'on ne dispose pas, pour commencer, d'une production pivot ; à La Réunion, c'est la canne, une filière qui fait vivre, directement ou indirectement, plus de 10 000 personnes.

La question des retraites agricoles est un autre sujet de préoccupation, constant, dans les outre-mer, singulièrement à La Réunion. Je l'ai évoqué dans la proposition de loi tendant à réformer l'allocation de solidarité aux personnes âgées dans les départements et les collectivités d'outre-mer que j'ai déposée lors de la précédente législature. Je faisais valoir que les sommes versées à ce titre sont récupérables par l'État au décès de l'allocataire si l'actif net de la succession dépasse 39 000 euros. Or, les exploitants ultramarins qui n'ont pas suffisamment cotisé pour bénéficier d'une pension de retraite correcte étant très nombreux, ils sont contraints de demander en grand nombre le bénéfice de cette allocation. Les statistiques à ce sujet sont éclairantes : en métropole, 3 % de la population est concernée, et 33 % à La Réunion. Si les retraites agricoles demeurent aussi insuffisantes qu'elles le sont actuellement, les retraités faiblement pensionnés n'auront que deux issues possibles : demander l'allocation de solidarité en sachant qu'ils contraignent de ce fait leurs héritiers à vendre ensuite le patrimoine familial, ou s'y refuser pour ménager leurs enfants, et s'appauvrir. Comment continuer de les obliger à ce choix impossible ?

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