Intervention de Ibrahim Aboubacar

Réunion du 14 mai 2013 à 17h00
Délégation aux outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIbrahim Aboubacar :

Je suis parfaitement conscient que la problématique de l'agriculture à Mayotte n'est pas la même qu'en Guadeloupe, à la Martinique ou à La Réunion. Une instance d'élaboration du programme de développement rural de Mayotte est à l'oeuvre, qui travaille d'arrache-pied ; je participe à ses travaux autant que faire se peut. Il s'agit de définir des priorités et de redéfinir une stratégie agricole pour Mayotte.

Au-delà des retraites, c'est l'intégralité de la protection sociale dans le secteur agricole qui est à bâtir à Mayotte. Plus largement encore, la question de l'emploi agricole demande à être clarifiée, certains dispositifs appliqués dans d'autres départements d'outre-mer ne s'appliquant pas actuellement à Mayotte.

À partir du 1er janvier 2014, la fiscalité de droit commun s'appliquera aussi dans l'île au foncier agricole. Étant donné la situation du foncier à Mayotte, le ministère de l'agriculture devra veiller attentivement aux nouvelles impositions que le ministère du budget est en train de déterminer.

Nous avons hérité de l'époque coloniale une tradition d'exportation d'ylang-ylang et d'autres plantes à parfum. Il convient de définir dans le programme de développement rural en cours d'élaboration l'évolution stratégique de ces cultures – également pratiquées à Madagascar et aux Comores –, traitées dans le passé dans le cadre du système de stabilisation des recettes d'exportation (Stabex) avec un résultat pour le moins mitigé.

La production agricole de l'île n'est pas suffisamment quantifiée, ce qui constitue l'une de nos préoccupations : Mayotte compte 15 000 ménages censés avoir des revenus agricoles, mais seuls 2 000 agriculteurs sont répertoriés à la chambre d'agriculture. Quoiqu'il en soit, la production agricole locale tient un rôle de tout premier plan dans l'alimentation de la population, rôle qui n'est pas valorisé faute de statistiques. C'est dire l'importance de la structuration des filières ; je viendrai donc approfondir ces sujets au ministère avec beaucoup d'intérêt.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion