Intervention de Thierry Braillard

Séance en hémicycle du 5 juin 2013 à 15h00
Refondation de l'école de la république — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Braillard :

Quel beau métier que celui d'enseigner ! Il faut le dire ! Il apparaît indispensable de le revaloriser, pas uniquement de façon comptable, même si les engagements que vous avez pris, monsieur le ministre, en matière de recrutement vont dans le bon sens. Comment peut-on contester le manque criant de maîtres en primaire ? Comment peut-on oublier l'importance de postes RASED dans certains établissements ?

Mais valoriser le métier d'enseignant passe également par un discours politique plus clair sur l'importance que l'on donne à ces femmes, à ces hommes et à leurs talents pédagogiques. C'est l'esprit de ce projet de loi.

Un tel texte, si important pour notre pays, aurait mérité l'unanimité de notre assemblée pour montrer aux Français que, devant de tels enjeux, les différences partisanes peuvent s'estomper. Tel n'est pas le cas : nous le regrettons.

Monsieur le ministre, madame la ministre, gardez le cap que vous vous êtes fixé, forts de notre soutien, et suivez ce conseil avisé donné par l'un de vos illustres prédécesseurs. La politique politicienne, disait-il, « ce n'était pas elle qui inspirait l'effort de réforme, uniquement dicté par des nécessités évidentes et qui n'ont cessé de s'imposer. Mais ce fut elle qui chercha à l'entraver, à le suspecter, à le discréditer. Des polémiques tendancieuses ou haineuses, l'avenir ne laissera rien subsister. Il ne fera pas disparaître les besoins auxquels ont voulu répondre un travail de bonne foi, qui dura des mois, au milieu des tempêtes du monde extérieur. Et quand ces tempêtes, qui durent encore, sans cesse plus dramatiques, se seront enfin apaisées, la grande oeuvre scolaire leur survivra, oublieuse des hommes et de leurs passions éphémères. » Ces propos, très contemporains, ont été prononcés en 1937 par Jean Zay, illustre ministre radical de gauche de l'instruction publique qui – j'en ai la certitude – n'aurait rien renié de nos ambitions communes pour redonner à l'école de la République le rôle qui doit être le sien pour l'avenir de notre pays.

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