Intervention de Jean-Pierre Barbier

Réunion du 5 juin 2013 à 9h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Barbier :

Je félicite la rapporteure pour son rapport sur un sujet aussi difficile que le chômage de masse. On sent bien que son rapport est tiré d'un travail de terrain qui n'oublie pas l'humain et approche les situations les plus difficiles, celles dans lesquelles se trouvent ceux qui sont le plus éloignés de l'emploi. La proposition n° 25 tente de définir ces situations par la durée des périodes de chômage. Quelqu'un qui ne travaille pas depuis de longs mois s'éloigne de plus en plus de l'emploi. Cela touche une question difficile. Les moyens ne sont pas extensibles. Plus on consacre de moyens aux personnes qui se trouvent dans ces situations, et moins peut-être on en consacre à ceux auquel un accompagnement léger procurerait un emploi. Il faut trouver un équilibre aussi dans le domaine des formations. Je ne suis pas choqué que la région soit proposée pour être chef de file puisque la formation professionnelle relève de sa compétence. Je regrette, bien que cela ne soit pas l'objet du rapport, que la séparation entre la région et le conseil général empêche de joindre à la formation professionnelle le suivi social des demandeurs d'emploi assuré par les comités locaux d'insertion. Il serait préférable qu'une seule entité puisse tout faire dans un domaine dans lequel les choses sont très intriquées. Pour ce qui me concerne, c'est une idée qui appartient au passé. Accorder davantage de formations à ceux qui cherchent un emploi plutôt qu'à ceux qui sont en formation continue peut être opportun dans les temps difficiles que nous connaissons. Il ne faut d'ailleurs pas oublier les formations toutes simples qui enseignent à ceux qui ne les connaissent pas les codes de l'entreprise, qui leur apprennent comment s'adresser à un chef d'entreprise et qui peuvent les aider à trouver un emploi. Je terminerai par l'évocation des moyens financiers et humains. Les exigences financières imposées aux agences de Pôle emploi me paraissent, pour avoir suivi la création de l'une d'elles, aller au-delà du raisonnable. La réorganisation qui conduit à mettre en place des services spécifiques pour les entreprises cloisonne des agences au lieu de leur inculquer une culture de l'adaptabilité qui réponde aux évolutions du marché de l'emploi.

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