Intervention de Monique Iborra

Réunion du 5 juin 2013 à 9h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Iborra, rapporteure :

La crise économique et le nombre toujours plus élevé de chômeurs doivent inciter à une mobilisation générale et à une réforme globale des structures. Il ne s'agit pas, par exemple, d'être sévère avec les missions locales, mais de constater qu'elles doivent s'adapter, comme d'autres structures, au contexte actuel. Les données fournies par le logiciel Parcours 3 sont partielles car il y a une différence entre les statistiques relatives aux jeunes accueillis dans les missions et celles relatives aux jeunes qui sont véritablement accompagnés. Les missions locales sont sollicitées sur des fronts très divers et il faut aujourd'hui recentrer leur action sur l'insertion professionnelle. Le rôle des maisons de l'emploi a été dénaturé et vidé de sa substance par le cahier des charges technocratique imposé par l'État. Il faut faire évoluer leurs missions.

Par ailleurs, je crois qu'il faut distinguer l'assistanat de l'assistance : certains demandeurs d'emploi sont dans des situations très difficiles et ont besoin d'une réelle assistance. Le rapport ne fait pas une évaluation comptable de la situation, mais il faut tout de même évaluer les résultats du service public de l'emploi au regard des moyens financiers qui y sont consacrés. Certes, le service public de l'emploi n'est pas responsable du taux de chômage mais je crois qu'il y a un consensus pour estimer nécessaire l'évolution de l'accompagnement du demandeur d'emploi. Il faut définir ce que doit être cet accompagnement : Pôle emploi va-t-il mettre en place un accompagnement renforcé pour les personnes les plus éloignées de l'emploi ou pour celles qui sont au chômage depuis moins longtemps afin de prévenir le chômage de longue durée ? Idéalement, l'accompagnement renforcé devrait d'adresser à ces deux publics mais, dans le contexte actuel, Pôle emploi a choisi de mettre en place un accompagnement différencié et c'est aux agents de Pôle emploi de déterminer le suivi dont doit bénéficier le demandeur d'emploi.

S'agissant des relations entre Pôle emploi et les entreprises, elles ne peuvent être aujourd'hui pleinement développées car les agents changent tous les jours de tâches et ont peu de temps à consacrer à cette mission. C'est pourquoi il est nécessaire de mettre en place des équipes spécialisées en matière de prospection d'offres d'emploi et de mettre en place un portail internet recensant l'ensemble des offres d'emploi. Il faut rétablir des relations de confiance entre Pôle emploi et les entreprises.

Les écoles de la deuxième chance ont été trop marginalisées car les missions locales étaient présentes sur des politiques similaires. Il faut réorienter les missions locales vers l'insertion professionnelle et donner davantage de place aux écoles de la deuxième chance dont les résultats, en matière d'insertion, sont particulièrement probants.

La mission n'a pas traité spécifiquement de l'outre-mer même si la situation économique et sociale préoccupante dans ces territoires doit susciter une attention particulière. Par ailleurs, il est vrai que, faute de locaux suffisamment importants, les agences de Pôle emploi, au moment de la fusion, ont parfois été installées loin des centres villes. Néanmoins Pôle emploi commence à travailler davantage en coordination avec les acteurs locaux et nous espérons que cela va se poursuivre. Nous avons constaté un vrai volontarisme des acteurs du service public de l'emploi.

Nous espérons que nous aurons l'occasion d'assurer un suivi des préconisations de la mission, notamment dans le cadre de la mise en oeuvre du nouveau plan stratégique de Pôle emploi, au cours des mois à venir.

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