Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 13 juin 2013 à 15h00
Déclaration du gouvernement en application de l'article 50-1 de la constitution sur l'immigration professionnelle et étudiante et débat sur cette déclaration

Manuel Valls, ministre de l'intérieur :

Les mobilités étudiantes constituent également un enjeu stratégique – Geneviève Fioraso y reviendra. Le nombre d'étudiants étrangers dans le monde a doublé depuis 2000, et il doublera à nouveau d'ici 2020 ; l'internationalisation de l'enseignement supérieur est bien une réalité en marche.

La France a longtemps été bien positionnée ; nous étions encore le premier pays non anglophone pour l'accueil des étudiants étrangers en 2011, avec 280 000 étudiants accueillis, et 41 % des doctorants en France sont de nationalité étrangère. Mais nous perdons du terrain, et aujourd'hui l'Allemagne nous a dépassés. Lors d'une visite à la Cité internationale de Paris, Geneviève Fioraso a déjà rappelé ces chiffres. Nous avons accueilli, en 2012, 10 % d'étudiants en moins. Quand on aime la France et qu'on souhaite qu'elle rayonne par son économie, son université, sa culture, sa langue et ses valeurs, il faut s'inquiéter de ces chiffres.

Soyons clairs : le message négatif adressé au monde par la circulaire du 31 mai 2011 n'est pas étranger à cette désaffection – même s'il serait caricatural de considérer que c'est l'unique cause de la situation où nous nous trouvons. Nous avons, du reste, constaté le retour positif des universités, des enseignants et des étudiants étrangers quand cette circulaire a été abrogée.

En ce domaine aussi, il nous faut changer de logique, et quatre axes me semblent essentiels.

Il faut, tout d'abord, un recrutement étudiant plus stratégique, plus simple et plus tourné vers l'excellence. À la suite du débat au Sénat, j'ai demandé au secrétaire général à l'immigration et à l'intégration, Luc Derepas, de faciliter, dans les consulats, les procédures d'admission des étudiants étrangers à haut potentiel et de cibler davantage certains pays émergents, qui sont sous-représentés dans nos universités, comme la Chine, la Corée du Sud ou le Brésil.

Il faut également améliorer l'accueil des étudiants étrangers. C'est un vrai défi, et la généralisation du titre de séjour pluriannuel ira dans ce sens. Sans attendre une indispensable évolution législative, une circulaire vient d'être adressée aux préfets, leur demandant de généraliser le titre de séjour pluriannuel pour les étudiants, chaque fois que la loi le permet. Vous voyez, madame la ministre, chère collègue : vous ordonnez, nous agissons.

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