Intervention de Pouria Amirshahi

Séance en hémicycle du 13 juin 2013 à 15h00
Déclaration du gouvernement en application de l'article 50-1 de la constitution sur l'immigration professionnelle et étudiante et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPouria Amirshahi :

En accueillant ces cadres en France, en favorisant pleinement l'apprentissage de la langue française, c'est aussi par des produits en français, des normes technologiques en français, des brevets en français que se feront une part des échanges avec ces milliers de talents que nous aurons accueillis.

J'ajoute une autre dimension, celle qu'introduit l'Histoire elle-même, à la faveur des profondes évolutions en cours au Maghreb. Le projet méditerranéen est une des réponses politiques aux démocratisations en cours. Aujourd'hui encore, quatre des grandes nations de la Méditerranée occidentale ont le français en partage. Quelle chance extraordinaire pour construire des filières industrielles communes, par exemple dans le domaine des énergies renouvelables, des formations professionnelles cohérentes, en lien avec les chambres de commerce et d'industrie ou des conseillers du commerce extérieur, des stratégies de « co-diplomation universitaire », à l'instar des projets engagés par l'Agence universitaire de la Francophonie.

Voilà, mes chers collègues, dans quelle perspective peut s'inscrire notre nouvelle ambition en matière d'immigration professionnelle et universitaire. C'est dans cette perspective que j'avais évoqué la création d'un passeport économique et culturel de la Francophonie, permettant aux étudiants, aux chefs d'entreprises, aux artistes, aux chercheurs, de s'inscrire dans des parcours aller et retour. D'une certaine manière, nous avons abordé ce point lorsque le ministre de l'intérieur a évoqué ces facilités. Elles vont dans le sens des nécessités qui ont été évoquées, mais aussi de notre intérêt propre et contribuent pleinement à l'apaisement indispensable. Il en va de même d'un éventuel Erasmus francophone.

Les simplifications qui ont été annoncées par le Gouvernement dans la délivrance des visas sont non seulement des facteurs d'apaisement et de respect, mais se révéleront aussi utiles au travail de nos administrations : je sais, pour être souvent sur le terrain, que dans nos consulats, la délivrance de titres de moyen séjour réduit les files d'attente. C'est un allègement du travail pour nos agents, ce sont des sentiments de vexation en moins pour de nombreuses personnes qui veulent venir chez nous, mais c'est aussi moins de files d'attente dans nos préfectures : car beaucoup, craignant de se voir refuser un nouveau visa en cas de retour au pays natal, tentent actuellement d'obtenir une carte de séjour.

Avec un titre pluriannuel, qu'avec notre collègue Matthias Fekl, Sandrine Mazetier l'a rappelé, nous demandons et soutenons pleinement, nous allons dans le sens d'un apaisement, mais aussi d'une plus grande efficacité dans notre politique d'immigration professionnelle, économique et étudiante.

On ne peut pas ne pas aborder la question du logement. Nous devons revoir notre politique du logement qui ne tient pas compte des immigrés extracommunautaires. Ces personnes vivent souvent dans un habitat indigne. Ce qui reste des foyers de travailleurs migrants témoigne des discriminations constantes, d'une politique du sous-logement et de mise à l'écart, aussi humiliante que dangereuse et, surtout, contraire à nos objectifs d'intégration.

Ce sujet est préoccupant, mon collègue Alexis Bachelay le sait, pour les immigrés âgés qui ont passé leur vie à travailler en France et qui sont ensuite largement abandonnés.

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