Intervention de Geneviève Fioraso

Séance en hémicycle du 13 juin 2013 à 15h00
Déclaration du gouvernement en application de l'article 50-1 de la constitution sur l'immigration professionnelle et étudiante et débat sur cette déclaration

Geneviève Fioraso, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche :

Tout le monde ou presque a convergé sur la nécessité d'accueillir et de mieux accueillir les étudiants et chercheurs étrangers. Nous les accueillerons mieux, d'abord, en proposant, cela a été redit, des visas pluriannuels qui, pour les étudiants, tiendront compte d'une année d'adaptation, voire, comme pour les bourses, d'une possible année de redoublement. Nous ferons tout pour éviter ce redoublement, en facilitant, comme cela a été souligné par nombre d'entre vous, les conditions d'accueil mais aussi les conditions de vie, essentielles à la réussite des étudiants. Cela passe par le logement, par un point d'accueil centralisé sur les campus, par des informations délivrées dans ces points d'accueil par des personnes connaissant les sujets, sur l'accès à la santé, à la culture, aux transports en commun, aux titres de séjour, bref sur tout ce qui facilitera la vie d'un étudiant étranger et assurera de ce fait les conditions de réussite de son parcours d'études.

J'ai bien entendu les préconisations de Thierry Mariani, qui s'est exprimé de façon très objective, et je l'en remercie. Il a évoqué la vigilance dans l'application des mesures. Parfois, des mesures sont annoncées et prises, et les décrets les complexifient, voire même en modifient le sens, en rendant ainsi l'application très difficile. Nous ferons attention, et nos administrations le feront aussi, à ce que l'ensemble de ces mesures soient appliquées de façon très concrète. Je tiens donc à rassurer M. Mariani : nous serons vigilants. Il a lui-même reconnu que la vigilance n'a pas toujours été de mise par le passé ; peut-être cela cachait-il, pour certains, un manque de motivation réelle sur les mesures préconisées pour améliorer l'accueil.

Autre sujet abordé : Campus France. Le fait d'avoir un opérateur unique était une bonne idée. Il est vrai que nous nous interrogeons sur certains aspects du fonctionnement de cet opérateur encore récent. C'est dans cet esprit que nous avons demandé qu'une inspection conjointe avec le ministère des affaires étrangères soit lancée, afin d'améliorer certains aspects. Nous pensons qu'il y a des marges de progression et des points d'amélioration. Nous avons récemment nommé une femme extrêmement compétente, Sophie Béjean, à la tête de Campus France, et je pense que ce sera déjà de nature à améliorer les points qui nous paraissent susceptibles de l'être, en particulier en ce qui concerne l'articulation avec les universités.

Les universités ont un point de vue pédagogique à donner sur l'accueil des étudiants ; il est peut-être superflu que ce point de vue soit doublé par celui de Campus France, qui plus est selon des prismes différents. Cela fait clairement partie des points d'amélioration, de même qu'une meilleure coordination avec le réseau des oeuvres améliorerait l'intégration et l'accueil des étudiants étrangers. Tout cela a été soumis à Mme Sophie Béjean, et je suis sûre qu'elle aura à coeur de mettre en oeuvre ces préconisations, en attendant le rapport de l'inspection. Encore une fois, le fait d'avoir un opérateur unique, dédié à l'accueil des étudiants étrangers et à leur intégration, donc à leur réussite, me paraît quelque chose de tout à fait positif.

Jean-Yves Le Déaut a posé une question sur le recrutement par le ministère des affaires étrangères de doctorants étrangers, qui reçoivent une bourse et non un contrat doctoral comme les autres doctorants. C'est un point actuellement en discussion entre le ministère de l'enseignement supérieur et celui des affaires étrangères responsable de ces doctorants. Vous avez, monsieur le député, soulevé ce point à bon escient, comme souvent, et je vous remercie.

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